Tshisekedi propose aux occidentaux un accès direct aux minerais congolais et fustige l’accord entre l’UE et le Rwanda
Le président congolais Félix Tshisekedi a lancé un appel aux États-Unis et à l’Europe pour qu’ils s’approvisionnent directement en minerais auprès de la République démocratique du Congo (RDC), dénonçant au passage l’accord conclu entre l’Union européenne et le Rwanda, qu’il qualifie de « scandale absolu ».
Lors d’une déclaration, le chef de l’État congolais a comparé la crise sécuritaire que traverse son pays à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, affirmant que la RDC est victime d’une guerre d’agression menée par le Rwanda à travers le groupe rebelle du M23.
Un accès aux minerais congolais proposé aux Occidentaux
Souhaitant court-circuiter les intermédiaires, Tshisekedi a offert aux puissances occidentales un accès direct aux ressources minières de la RDC, riches en cobalt, cuivre et autres minerais stratégiques. Une initiative qui, selon la présidence congolaise, vise à empêcher le Rwanda de tirer profit des minerais congolais.
Tina Salama, porte-parole du président, a précisé qu’il ne s’agissait pas d’un appel à un soutien militaire, mais d’une proposition commerciale visant à établir un partenariat plus équitable avec les puissances économiques mondiales.
L’accord entre l’UE et Kigali dans le viseur de Kinshasa
L’accord de 935 millions de dollars signé entre l’Union européenne et le Rwanda pour l’accès aux minerais a suscité la colère du président congolais, qui y voit une reconnaissance indirecte du rôle de Kigali dans l’exploitation illégale des ressources de la RDC.
« Comment peut-on dénoncer l’agression russe en Ukraine et, dans le même temps, soutenir un pays qui pille les ressources d’un autre État ? », a lancé Tshisekedi, appelant la communauté internationale à adopter une position plus ferme contre le soutien présumé du Rwanda au M23.
Kinshasa mise sur la pression occidentale
La RDC espère que la pression occidentale contraindra Kigali à cesser tout soutien aux rebelles et à reconnaître la souveraineté de la RDC sur ses ressources naturelles. Cette initiative s’inscrit dans une stratégie plus large de Kinshasa visant à réformer le secteur minier et à garantir que les bénéfices de l’exploitation profitent en priorité aux Congolais.
Reste à voir si les États-Unis et l’Europe répondront favorablement à cette offre et s’engageront à réévaluer leurs relations économiques avec la région.
Cedrick Katay Kalombo