ONATRA : les agents dénoncent la gestion de Martin Lukusa entre misère, colère et indifférence
L’atmosphère devient de plus en plus électrique au sein de l’Office national des transports (ONATRA). Alors que le directeur général Martin Lukusa multiplie les messages de relance et de modernisation, la base crie sa douleur. Salaires impayés, retraités abandonnés, décès d’agents sans dignité : le malaise social atteint un niveau alarmant.
Des arriérés de salaires devenus insupportables
Les agents de l’ONATRA tirent la sonnette d’alarme. À Matadi, siège historique de l’entreprise, les délégués syndicaux ont récemment adressé un ultimatum de 72 heures à la direction générale, exigeant le paiement des arriérés de salaire et des décomptes finaux dus aux retraités.
Selon plusieurs sources internes, certains agents cumulent plusieurs mois d’impayés. Une situation qui plonge des centaines de familles dans une détresse silencieuse.
Des travailleurs meurent dans la misère
Au-delà du non-paiement des salaires, les témoignages recueillis dressent un tableau encore plus sombre. Plusieurs agents, après des décennies de service, meurent sans avoir touché leurs droits. Pire encore, leurs familles doivent patienter des semaines, parfois des mois, pour obtenir un cercueil au département du chantier naval.
« Beaucoup finissent par enterrer leurs proches à leurs frais, après une longue attente et une humiliation totale », rapporte un agent témoin de ces scènes douloureuses.
Les retraités, eux, sont abandonnés à leur triste sort. Sans indemnités, sans accompagnement, nombre d’entre eux meurent dans l’oubli, laissant derrière eux des familles démunies et révoltées.
La disparition du président des retraités ravive la colère
La mort récente de M. Valentin Tshibinda Mutambayi , ancien agent ,ancien capitaine et président syndical de tous les retraités de l’ONATRA, a agi comme une déflagration dans l’opinion.
Avant son décès, cet homme respecté avait publiquement interpellé le Chef de l’État sur la situation désastreuse vécue par les anciens travailleurs de l’entreprise. Son appel, resté sans réponse concrète, résonne désormais comme un cri d’alerte posthume.
Sa disparition a ravivé les tensions et provoqué une vague d’indignation à travers le pays. Pour beaucoup, elle symbolise l’abandon d’une génération d’hommes et de femmes qui ont servi loyalement la nation, mais que le système a laissés mourir dans la souffrance.
Un appel au Chef de l’État
Face à cette situation jugée intenable, les agents appellent directement le Président de la République à s’impliquer personnellement dans le dossier. Ils demandent que justice soit rendue aux retraités et que les conditions de vie du personnel soient améliorées.
« Que le Chef de l’État se saisisse de ce dossier à bras-le-corps, comme il l’avait promis. Nos parents meurent sans reconnaissance », lancent plusieurs voix syndicales.
Une entreprise en crise morale
Si le discours officiel parle de relance et de modernisation, la réalité sur le terrain démontre un profond malaise humain et institutionnel. L’ONATRA, autrefois fierté nationale, est aujourd’hui minée par la souffrance, la colère et la perte de confiance.
Les agents ne réclament pas seulement leurs salaires : ils demandent la dignité, la justice et la considération pour ceux qui ont construit cette entreprise publique au prix de leur vie et de leur santé.
Dossier à suivre dans notre prochaine édition…
✍️ Decris TSHIBINDA MUTAMBAYI
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