« Nous avons plus de 100 Gécamines, mais le Congo est plus pauvre qu’avant » : Mathilda Benathar Chilufya interpelle les autorités lors de la DRC Mining Week 2025
La 20èm édition de la DRC Mining Week s’est clôturée le samedi 14 Juin 2025 à Lubumbashi, chef-lieu de la province du Haut-Katanga. À cette occasion, plusieurs personnalités politiques et économiques ont répondu présentes, parmi lesquelles la Première ministre Judith Suminwa et le ministre des Mines, Kizito Pakabomba. Dans son allocution, la députée provinciale du Haut-Katanga, Mathilda Benathar Chilufya, a vivement interpellé les autorités sur les retombées sociales de l’exploitation minière dans la région.
L’élue provinciale s’est dite satisfaite de la tenue de cette édition dans sa ville natale, soulignant l’importance de donner la parole aux acteurs locaux. « Il y a eu la 20ᵉ édition de la DRC Mining de nouveau chez nous à Lubumbashi, dans le Haut-Katanga, la ville minière évidemment, une des principales villes minières. Ce qui a été bien aujourd’hui, c’est que cette Mining réunit les autorités de la place », a-t-elle déclaré, saluant également la présence du ministre des Mines. « Personnellement, je suis députée provinciale du Haut-Katanga. Donc voilà, ça nous a donné l’opportunité de nous exprimer en connaissance de cause », a-t-elle poursuivi.
Au cœur de son intervention : le paradoxe de la pauvreté persistante dans une province pourtant riche en ressources naturelles. « Aujourd’hui, nous avons plus de 100 Gécamines, mais le Congo est plus pauvre qu’avant. Le chômage est à son pic. Donc il y a un problème », a-t-elle dénoncé. Selon elle, les retombées de l’exploitation minière ne profitent pas suffisamment à la population locale.
Dans un plaidoyer direct, Mathilda Benathar Chilufya a appelé le gouvernement à prendre des mesures urgentes pour favoriser l’emploi local et l’intégration économique. « Il faut demander un décret, qu’il puisse signer un décret. Il y a urgence pour diminuer le chômage. Qu’il puisse signer un décret. Que tous les expatriés qui habitent dans les mines puissent sortir des mines. Qu’ils puissent faire fonctionner l’économie de notre pays », a-t-elle affirmé.
L’élue a également pointé du doigt le manque d’intégration des communautés étrangères dans la vie locale. « Aujourd’hui, vous voyez qu’il y a une très grande communauté sud-africaine, une très grande communauté chinoise. Nous n’avons même pas une école chinoise », a-t-elle regretté, prenant l’exemple de l’époque coloniale où l’infrastructure minière profitait davantage à la population. « À l’époque, il y avait une école belge, un hôpital Gécamines, une cité Gécamines, les loisirs dans la ville », a-t-elle rappelé avec insistance.
En conclusion, Mathilda Benathar Chilufya s’est dite confiante quant à la réaction des autorités. « Je pense que j’ai touché le cœur de la Première ministre ainsi que de notre ministre des Mines, et le Congo sera sauvé, sera gagnant. On attend un décret et une décision de l’autorité », a-t-elle déclaré à la presse à la sortie de l’événement, réaffirmant son engagement à défendre les intérêts de sa province.
Cedrick Katay Kalombo
