Joël Yoloko : « Diplomatie sans défense n’est que ruine » – Le retrait du Rwanda de la CEEAC vu comme une avancée stratégique

Le retrait du Rwanda de la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC), suite à la contestation de sa présidence tournante par la République démocratique du Congo, continue de faire réagir sur la scène politique congolaise. Pour Joël Yoloko Lopes, coordonnateur national de la jeunesse du Nouvel Élan d’Adolphe Muzito, cette décision ne constitue pas une victoire diplomatique en soi, mais plutôt une avancée dans la lutte d’influence régionale.

Selon lui, cette situation doit être analysée à la lumière des rapports de force qui structurent les relations internationales. « Il est ici essentiel de rappeler que les relations entre États reposent sur des rapports d’influence et de puissance », affirme-t-il, soulignant que l’opposition de Kinshasa à la nomination du Rwanda est fondée sur des faits tangibles.

Joël Yoloko évoque notamment l’implication présumée de Kigali dans le conflit à l’est de la RDC, qui rend selon lui incompatible toute direction rwandaise à la tête d’un organe régional de coopération. « L’opposition de la RDC de voir le Rwanda prendre la présidence de la CEEAC est une position fondée, car elle repose sur des faits avérés de l’implication rwandaise dans le conflit dans l’Est de la RDC », insiste-t-il.

Il ajoute que cette posture de Kigali entre en contradiction avec les objectifs de paix, d’intégration économique et de stabilité que promeuvent les organisations régionales comme la CEEAC. Cette divergence de vision rendait, selon lui, inévitable un tel retrait si le Rwanda persistait dans sa quête de légitimité diplomatique.

Toutefois, le jeune opposant ne s’arrête pas au plan diplomatique. Il appelle le gouvernement congolais à renforcer la préparation militaire pour faire face à toute éventualité. « Nous encourageons la position diplomatique du pays, mais ici je tiens également à rappeler au gouvernement que diplomatie sans défense n’est que ruine », martèle-t-il.

Pour Joël Yoloko Lopes, la souveraineté nationale ne peut être garantie sans une armée prête à défendre l’intégrité territoriale. Il exhorte ainsi les autorités à ne pas se reposer uniquement sur les avancées diplomatiques, aussi significatives soient-elles.

« Il faut donc que le gouvernement accompagne les efforts diplomatiques du chef de l’État en se rassurant de l’état de notre armée », poursuit-il. Pour lui, la paix véritable ne peut se construire que sur la base d’un équilibre entre négociation et dissuasion.

Même dans l’hypothèse optimiste d’un accord de paix entre Kinshasa et Kigali, Joël Yoloko reste prudent. « D’ailleurs aujourd’hui, même si nous parvenons à un accord de paix avec le Rwanda, il faudra mettre à l’esprit que l’exercice de notre souveraineté, c’est notre capacité de nous défendre contre toutes menaces », conclut-il.

Cedrick Katay Kalombo

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