River City : Promesse d’une révolution urbaine ou mirage immobilier de plus ?
Lubumbashi s’apprête-t-elle à accueillir un nouveau joyau urbain ou à vivre une énième désillusion immobilière ? C’est la question que soulève l’annonce du projet River City, un vaste complexe moderne mêlant résidences, hôpital de plus de 100 lits, université, centres commerciaux, terrains de sport et restaurants. Présenté comme une ville dans la ville, le projet veut répondre aux défis croissants liés à la démographie galopante et à l’urbanisation non maîtrisée de la capitale cuprifère.
Pour Georges Chehwane, Président Directeur Général du projet, « River City, c’est bien plus qu’un simple projet immobilier, c’est une réponse aux besoins d’une ville qui étouffe sous la pression démographique ». Selon lui, cette nouvelle cité pourrait profondément transformer le quotidien des Lushois en leur offrant un cadre de vie moderne, sécurisé et fonctionnel. L’objectif affiché est clair : proposer une alternative crédible et durable au chaos urbain ambiant.
Mais cet enthousiasme n’efface pas les doutes. Plusieurs projets similaires dans la région n’ont pas encore tenu leurs promesses. Luano City et Kiswichi, souvent cités comme exemples, peinent à sortir pleinement de terre malgré les années écoulées. « Il y a eu beaucoup d’annonces, mais peu de réalisations concrètes », confie un urbaniste local. Ces antécédents incitent à la prudence quant à la faisabilité réelle de River City.
Dans un contexte où l’État semble désengagé de ses responsabilités en matière d’aménagement urbain, le rôle du secteur privé devient central. « À Kinshasa, la Cité du Fleuve a montré que des investisseurs peuvent changer la donne », rappelle Georges Chehwane. Si River City réussit là où d’autres ont échoué, il pourrait bien devenir un modèle pour toute la RDC.
Francis Luende