Nord- Kivu: nouvelle attaque des ADF à Ngite, l’armée face à la pression populaire
La localité de Bahambu Ngite, dans le territoire de Beni, a de nouveau été frappée par une attaque meurtrière attribuée aux rebelles des ADF dans la nuit de vendredi 7 à ce samedi 8 mars. Cinq civils, dont trois femmes, ont été exécutés, tandis que sept enfants restent introuvables. Ce drame, qui s’ajoute à une série d’exactions dans la région, met en lumière l’incapacité des forces de sécurité à prévenir ces assauts malgré des signaux alarmants.
Une population livrée à elle-même
Les assaillants ont attaqué plusieurs habitations, tuant leurs occupants et incendiant quatre maisons. Selon Katembo Kisaki Louis, président de la société civile de Batangi-Mbau, ces violences ont été menées de manière méthodique :
> « Ils ont encerclé les parcelles avant d’exécuter les habitants. Après leur passage, on compte non seulement des morts, mais aussi des pillages et des destructions. »
Un rescapé, Osée Kambale, raconte le cauchemar qu’il a vécu :
> « J’ai entendu ma mère crier. En voulant l’aider, j’ai aperçu des hommes armés. J’ai réussi à me cacher, mais ils ont incendié la maison où je me trouvais après avoir pillé une boutique voisine. »
L’armée critiquée pour son inertie
Face à l’émoi suscité par cette attaque, le colonel Alexis Diego, commandant des opérations dans la zone, a promis un renforcement du dispositif sécuritaire. Pourtant, les habitants dénoncent le manque d’anticipation des forces armées et leur incapacité à empêcher ces attaques récurrentes.
Ce massacre intervient seulement cinq jours après un autre assaut meurtrier sur la route Mbau-Kamango, où un civil avait été tué et plusieurs maisons incendiées. Cette recrudescence des violences illustre l’impuissance des autorités à restaurer la sécurité dans cette zone en proie aux exactions des ADF depuis des années.
Pendant ce temps, les sept enfants portés disparus restent introuvables, alimentant la peur d’un nouveau drame. Les habitants de Beni, excédés par l’insécurité chronique, réclament des actions concrètes et une refonte du dispositif militaire pour éviter de nouveaux massacres.
La rédaction