Louis Second Karawa, un policier nommé Vice gouverneur du Nord-Kivu

Une nomination aux enjeux sécuritaires majeurs

Kinshasa mise sur un profil sécuritaire pour tenter de stabiliser le Nord-Kivu. Par ordonnance présidentielle lue à la RTNC ce vendredi 7 mars 2025, le Commissaire Divisionnaire Louis Second Karawa Dengamo a été désigné Vice-gouverneur policier de cette province sous état de siège.

Cette nomination intervient dans un contexte explosif : le M23, appuyé par le Rwanda, contrôle une large partie du territoire, tandis que l’armée congolaise tente de contenir son avancée. Malgré les pressions internes et internationales, l’état de siège demeure en vigueur, signe de la volonté du gouvernement de garder la main sur cette province stratégique.

Un parcours marqué par la controverse

Avant cette promotion, Louis Second Karawa dirigeait la Police Nationale Congolaise (PNC) dans le Maï-Ndombe, où sa gestion a suscité des remous. En 2024, une altercation entre des policiers et des députés provinciaux à l’aérodrome d’Inongo avait provoqué un tollé, poussant l’Assemblée provinciale à réclamer son départ.

Aujourd’hui, le défi est bien plus grand. En tant que bras droit du gouverneur militaire, le Général-Major Somo Kakule Evariste, il devra gérer une province où les groupes armés dictent encore leur loi et où la population, épuisée par l’instabilité, attend des solutions concrètes.

Un test pour Kinshasa et la communauté internationale

Cette nomination s’inscrit dans une stratégie plus large visant à consolider l’autorité de l’État dans une province où la souveraineté nationale est remise en question. Le gouvernement congolais, sous pression de la communauté internationale, notamment de l’Union européenne, joue une carte risquée en confiant cette mission à un policier au parcours controversé.

La question reste entière : Louis Second Karawa parviendra-t-il à rétablir un semblant d’ordre et à restaurer la confiance entre la population, la police et l’armée ? Son action sera scrutée de près, tant par les autorités de Kinshasa que par les acteurs internationaux soucieux de l’évolution du conflit dans l’Est de la RDC.

La rédaction

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