Conflit dans l’Est de la RDC : le Luxembourg oppose son veto contre le Rwanda dans le cadre de l’Agression en RDC
contre toute attente, le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères, Xavier Bettel, a opposé son veto lors du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne (UE), bloquant ainsi une initiative visant à sanctionner les responsables rwandais impliqués dans les violences en République démocratique du Congo (RDC). Cette décision intervient alors que les forces rwandaises, accusées de soutenir activement les rebelles du M23, exacerbent les souffrances dans l’est de la RDC, où des milliers de personnes ont déjà perdu la vie et des centaines de milliers ont été déplacées.
Le veto luxembourgeois survient après plusieurs appels internationaux, dont une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU demandant le retrait immédiat des troupes rwandaises du sol congolais. Toutefois, Xavier Bettel semble s’appuyer sur des intérêts géopolitiques et économiques pour justifier sa position. Le Luxembourg, qui a relancé sa coopération avec le Rwanda en 2021 dans le but de soutenir ses ambitions financières, semble privilégier ses relations d’affaires avec Kigali, au détriment de la répression des violations du droit international.
La décision de Luxembourg a provoqué une onde de choc au sein de l’UE, qui avait jusque-là unanimement condamné les agissements rwandais en RDC. Non seulement cette opposition remet en question l’unité de l’Union européenne face à la crise, mais elle soulève aussi des interrogations sur la cohérence de la politique étrangère du Luxembourg, traditionnellement favorable à l’application stricte du droit international.
Le blocage des sanctions pourrait avoir des conséquences sur la crédibilité de l’UE dans la gestion du conflit en RDC. En outre, il soulève des inquiétudes quant à la manière dont les intérêts économiques peuvent influer sur les décisions diplomatiques en période de crise humanitaire. Cette situation met en lumière la complexité des relations internationales, où les considérations commerciales et diplomatiques pèsent parfois plus lourd que la défense des principes de souveraineté et de respect des droits humains.
Cedrick Katay Kalombo