Crise sécuritaire dans l’Est : l’ECC appelle à inclure tous les acteurs dans le processus de paix
Alors que le conflit dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC) continue de s’intensifier, le secrétaire général de l’Église du Christ au Congo (ECC), Éric Nsenga, a plaidé pour une approche inclusive dans la recherche de la paix.
Dans une déclaration ce mercredi, Éric Nsenga a insisté sur la nécessité d’impliquer tous les acteurs concernés, y compris le Mouvement du 23 mars (M23), afin d’instaurer une paix durable dans la région.
> « Il serait aberrant, sinon illusoire, de penser obtenir la paix sans inclure tous les acteurs concernés. Nous avons déjà vu quelques acteurs, et oui, le M23 est une réalité. Il y a beaucoup de choses à se dire, mais nous devons nous demander : que voulons-nous réellement ? »
Une approche pragmatique pour sortir du conflit
Alors que Kinshasa et une grande partie de la population congolaise rejettent toute discussion avec les rebelles du M23, accusés d’être soutenus par le Rwanda, l’appel d’Éric Nsenga pourrait relancer le débat sur les voies possibles de résolution du conflit.
> « Nous ne pouvons pas dire que nous voulons la paix tout en rejetant les mécanismes qui peuvent y conduire. Notre posture est celle de transformer les conflits en opportunités de vie. »
Cette déclaration survient dans un contexte où la violence s’intensifie dans l’Est de la RDC, avec l’extension des opérations du M23 au Sud-Kivu et la prise de contrôle quasi totale de Goma par les rebelles.
Un dialogue encore incertain
Malgré cet appel à l’inclusion, le gouvernement congolais maintient sa position ferme, excluant toute négociation avec le M23, qu’il considère comme une force étrangère menaçant l’intégrité du pays.
Les déclarations d’Éric Nsenga reflètent néanmoins un courant de pensée croissant qui estime qu’un règlement durable du conflit passera forcément par un dialogue impliquant tous les acteurs, y compris ceux qui sont actuellement considérés comme des adversaires.
Alors que les tensions restent vives et que la situation humanitaire se détériore, la question demeure : la RDC est-elle prête à engager un dialogue avec le M23 pour parvenir à la paix ?
Cedrick Katay Kalombo