Processus Électoral 2023 : Alerte-RDC tire la sonnette d’alarme et interpelle la CENI

Par Thierry Kasongo Muyumba

Les Laïcs de toutes les Confessions religieuses, Mouvements citoyens, Organisations de la société civile et Leaders d’opinion engagés regroupés au sein de l’Alternative Laïque Engagée pour la Refondation Totale de l’Etat, ALERTE-RDC en sigle, se sont réunis en date du vendredi 10 novembre 2023 à Kinshasa pour réfléchir et évaluer objectivement l’évolution du processus électoral en cours et la situation sécuritaire du pays.

Très Chers Compatriotes ;
Peuple de Dieu ;
Que la paix et la grâce de Dieu qui surpassent toute intelligence vous soient données par Jésus Christ, notre Seigneur et Sauveur.

ALERTE-RDC porte une attention particulière au processus électoral en cours qui doit être crédible, transparent, inclusif et dans un climat apaisé.

La constitution de la République du 16 février 2006 telle que modifiée à ce jour renseigne dans son exposé des motifs que « Depuis son indépendance, le 30 juin 1960, la République Démocratique du Congo est confrontée à des crises politiques récurrentes dont l’une des causes fondamentales est la contestation de la légitimité des Institutions et de leurs animateurs. »

A cet effet, ALERTE-RDC est profondément préoccupée par d’une part la nécessité légitime d’organiser les élections dans le délai constitutionnel, et d’autre part l’éventualité d’une crise politique résultant des élections mal organisées qui enfoncerait davantage le pays dans l’instabilité.

Il ressort des analyses et enquêtes menées par ALERTE-RDC sur terrain, ce qui suit :
Le non-enrôlement des électeurs dans certaines zones à conflits dont en ITURI, au NORD KIVU, au KWANGO et au MAI-NDOMBE malgré la volonté exprimée de la CENI ; Le retard de publication des listes des électeurs par centre ;

Les défis liés à la logistique et au déploiement des kits électoraux sur toute l’étendue du pays ;
Les vérifications encore en cours à ce jour des anciennes machines à voter opérationnelles au niveau des antennes de la CENI dans différentes provinces ;

Le non-respect des délais des opérations prévus dans le calendrier-même de la CENI ;
Les pertes de données des électeurs dûment enrôlés à la suite des réparations des pannes et du remplacement de certains kits abimés par des kits nouveaux sans une sauvegarde ou une restauration préalable de données pendant l’opération d’identification et enrôlement des électeurs ; ceci ayant une incidence négative déplorée pendant la livraison des duplicatas;

La problématique liée à la livraison des duplicatas ;
L’incertitude dans les propos du Président de la CENI qui ne rassure pas l’opinion quant au montant exact perçu pour l’organisation des élections, l’imprécision sur les équipements commandés et leur coût, des éléments qui contribuent à alimenter la méfiance sur l’institution et la fiabilité des opérations qu’elle mène ;
La non-inclusivité et le manque de consensus décrié par certaines parties prenantes au processus ;
Une jurisprudence négative souvent évoquée par certains acteurs politiques et hauts responsables du pays, celle de 2006, qui, à coup sûr, risque de nous faire basculer vers un recul et causer la fissure du tissu sociopolitique national. Une expérience sombre à éviter en vue de préserver la paix, l’unité, la cohésion et la concorde nationales.
§6. Toutes les irrégularités évoquées ci-dessus poussent ALERTE-RDC à dire rationnellement que la CENI n’est pas prête à organiser les élections ce 20 décembre 2023.
A cela s’ajoute le climat en constante crispation avec la multiplication des enlèvements et arrestations arbitraires et injustifiées des acteurs politiques de l’opposition, des activistes pro-démocratie et des journalistes ayant une opinion contraire à celle du pouvoir. Le cas du regretté Honorable Chérubin OKENDE, de l’Honorable Mike MUKEBAY, de l’Homme politique Salomon Idi KALONDA DELLA, de l’Activiste King MWAMISYO, du Journaliste Stanis BUJAKERA, à titre illustratif, dont ALERTE-RDC exige la libération inconditionnelle.

Au regard de ce qui précède, ALERTE-RDC appelle les acteurs politiques (la majorité au pouvoir et l’opposition) et la société civile ainsi que les confessions religieuses à envisager une période extraconstitutionnelle pour éviter un éventuel chaos du fait des élections organisées dans la précipitation. ALERTE-RDC transmettra la proposition y afférente à qui de droit.

« Il n’y a point de honte à revenir au bon sentiment avant qu’il ne soit trop tard ! »

ALERTE-RDC rappelle ici un conte de chez nous, celui de « KAPWEPWE » : «Puisqu’il avait honte de revenir au bon sentiment, il se fit enterré vivant ».

Ainsi, ALERTE-RDC recommande :
Au compatriote Denis KADIMA, Président de la Centrale électorale de la RDC, au regard des réalités opérationnelles contraignantes, comme il les a lui-même souvent évoquées, de dire la vérité au peuple congolais dans l’ensemble et au Chef de l’Etat singulièrement, sur les risques qu’encoure la nation entière en allant aux élections dans les conditions d’incertitude actuelles, et d’enclencher, par conséquent, les mécanismes légaux pour la suspension du processus, avant qu’il ne soit peut-être trop tard. Faute de quoi, il serait tenu strictement et personnellement responsable de toute situation malencontreuse pouvant surgir. ALERTE-RDC et le peuple congolais n’attendront pas les sanctions internationales pour réclamer justice.
« Même un train en marche, face à un obstacle, s’arrête, avant de repartir dès que les conditions deviennent favorables. C’est la voix de la sagesse. Une sagesse bantoue qui traverse les frontières et les âges. »

Au gouvernement de la République, le Ministre des finances en l’occurrence, de fixer l’opinion sur les allégations concernant l’exécution du plan de décaissement des fonds destinés à l’organisation des élections.
Au Président de la République, Chef de l’Etat, Garant de la nation et du bon fonctionnement des institutions, avec l’expression de nos hommages les plus déférents, d’user de toutes les prérogatives constitutionnelles lui dévolues pour rassembler tous les filles et fils du pays afin de réfléchir ensemble sur la situation globale du pays, lever les options conséquentes susceptibles de recréer le climat de confiance mutuelle et renforcer l’unité et la solidarité nationale.

Au peuple congolais, de demeurer vigilant, à l’écoute et prêt. Mais surtout de ne pas céder aux manœuvres belliqueuses des politiciens qui, l’expérience plutôt récente nous renseigne, qu’ils n’ont en bouche toujours que le nom du peuple, alors que dans le cœur, tout à fait autre chose à savoir leurs ventres, leurs poches, leurs familles biologiques avant tout et exclusivement. Ceci doit cesser et ceci va cesser pourvu que le peuple prenne conscience.
Que Dieu bénisse la République Démocratique du Congo et tout son peuple, dans la solidarité et la fraternité avec les autres peuples amis du monde.

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