Goma: une recrudescence de la criminalité en pleine crise sécuritaire
Depuis la prise de Goma par les rebelles du M23 le 28 janvier dernier, la situation sécuritaire dans cette ville du Nord-Kivu est devenue de plus en plus préoccupante. Chaque jour, au moins deux personnes trouvent la mort dans des circonstances violentes, exacerbant l’insécurité déjà présente. Les habitants vivent dans la peur, confrontés à des meurtres quotidiens, des vols armés et des actes de justice populaire où des présumés criminels sont exécutés sans jugement.
L’absence d’une force de sécurité fonctionnelle et la montée en puissance des groupes criminels, souvent issus des prisonniers évadés de la prison centrale de Munzenze, contribuent à cette spirale de violence. Les habitants, laissés à eux-mêmes, tentent de se défendre, mais sans l’appui des autorités, la situation ne cesse de se dégrader. Le manque de présence policière et judiciaire laisse le champ libre à des exactions, notamment des pillages, des assassinats ciblés et des extorsions.
Les rebelles du M23, dont certains membres se livrent également à des exactions, ajoutent une couche supplémentaire à cette insécurité grandissante. Les forces de l’ordre sont paralysées, et les habitants sont victimes de viols de droits humains quotidiens. L’occupation de bâtiments publics, les extorsions de fonds et les attaques ciblées témoignent de l’ampleur de la menace.
La crise sécuritaire a également eu un impact sur l’économie de la ville. Les banques, les institutions de microfinance et même l’aéroport sont fermés, rendant l’activité économique pratiquement impossible. Dans cette atmosphère de chaos, les habitants de Goma sont contraints de vivre dans un climat de terreur, où leur survie quotidienne devient un véritable défi.
Cedrick Katay Kalombo
