Foot : la RDC demande aux clubs européens de rompre leurs partenariats avec Visit Rwanda
La ministre des Affaires étrangères de la République Démocratique du Congo, Thérèse Kayikwamba Wagner, a lancé un appel urgent cette semaine aux grands clubs européens, tels que le PSG, Arsenal et le Bayern Munich, les exhortant à cesser immédiatement de promouvoir l’initiative Visit Rwanda, parrainée par le gouvernement rwandais. Cette demande intervient dans un contexte de crise humanitaire accrue à l’est de la RDC, en raison des tensions persistantes entre les deux pays voisins.
La situation à Goma, dans l’est de la RDC, est particulièrement alarmante. Des milliers de personnes sont actuellement piégées dans la ville, souffrant d’un accès limité à la nourriture, à l’eau potable et à la sécurité. « Des viols, des meurtres et des vols sont monnaie courante », a déclaré la ministre, dans un rapport remis à l’ONU. Elle a également souligné la responsabilité des clubs européens dans l’aggravation de la situation, en les accusant de contribuer à la perpétuation des souffrances humaines à travers leur soutien à Visit Rwanda.
Cependant,Visit Rwanda est partenaire de plusieurs clubs européens majeurs depuis 2018. Arsenal bénéficie ainsi d’un contrat de parrainage d’environ 12 millions d’euros par an, tandis que le PSG touche environ 15 millions d’euros annuels depuis 2019 grâce à son partenariat avec le Rwanda. Le Bayern Munich, pour sa part, a signé un contrat de cinq ans en 2023 pour promouvoir le tourisme et le football rwandais. Toutefois, ces accords financiers ont pris une tournure politique, la RDC dénonçant les implications diplomatiques de ces partenariats dans un contexte de guerre ouverte.
Face à cette situation, la ministre congolaise a insisté sur la nécessité pour les clubs concernés de réévaluer leur soutien au Rwanda, au nom des valeurs humaines et de la solidarité envers les populations souffrantes. « Si ce n’est pour leur propre conscience, ces clubs doivent agir par respect pour les victimes de l’agression rwandaise », a-t-elle ajouté.
Cette prise de position met en lumière la dimension géopolitique de l’industrie du sport, où les intérêts commerciaux et diplomatiques se croisent souvent de manière controversée.
Emmanuel M