RDC : Tensions entre Washington et Kigali après la dénonciation de l’« occupation illégale » rwandaise
Washington a fermement condamné, ce mardi, la présence « illégale » de milliers de soldats rwandais en République Démocratique du Congo (RDC), suite à un rapport de l’ONU publié en décembre dernier, concernant l’agression que subit le pays. Le rapport évoque également le soutien apporté par Kigali au groupe armé M23.
Les autorités américaines ont exprimé leur préoccupation face à ces informations, soulignant l’implication du Rwanda dans des activités militaires en RDC. Elles ont également dénoncé l’utilisation par Kigali de systèmes de missiles sol-air, de mortiers guidés par GPS et de missiles antichars, contribuant à l’escalade de la violence dans l’est de la RDC.
En réponse, Olivier Nduhungirehe, ministre rwandais des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, a rejeté ces accusations, qualifiant les allégations de « non fondées ». Selon lui, la comparaison entre les menaces du M23 et des FDLR est « inappropriée ». Il a précisé que « comparer une force génocidaire à un mouvement qui défend une communauté persécutée par cette même force est offensant ».
Le ministre rwandais a aussi dénoncé l’inaction des États-Unis face à des violences antérieures. Il a rappelé l’incendie de 300 maisons de Tutsis congolais en octobre 2023 à Nturo, dans le territoire de Masisi, par les FDLR, les Wazalendo et les milices Nyatura, en présence des FARDC et des forces burundaises, sans qu’aucune déclaration n’ait été faite par les autorités américaines.
Olivier Nduhungirehe a conclu en appelant les États-Unis et la communauté internationale à « se concentrer sur les causes profondes de la crise dans l’est de la RDC », plutôt que de « recycler des formules inadaptées ».
La rédaction
