RDC : L’ABIR à la conquête du Grand Katanga les attentes d’une population en quête de renouveau
À Lubumbashi, dans le Haut-Katanga, une effervescence politique s’installe. Dimanche 27 juillet 2025, le parti Action des Bâtisseurs Intègres pour la République (ABIR) a tenu une réunion stratégique de haut niveau avec sa coordination provinciale. Une étape décisive dans sa volonté de s’implanter durablement dans le Grand Katanga, région emblématique et stratégique de la République démocratique du Congo. À la tête de cette initiative : le député national Auguy Kalonji, président du parti.
Dans une salle pleine à craquer, les responsables locaux et sympathisants de l’ABIR ont écouté avec attention le message du président du parti. Deux axes forts ont émergé : la structuration interne des comités et l’acquisition d’un siège provincial permanent. « Nous devons donner un signal fort de notre sérieux politique, pas seulement par les mots mais par les actes », a insisté un cadre katangais du parti. Une déclaration saluée par des applaudissements nourris dans la salle.
Mais au-delà de l’organisation, les Katangais attendent du concret. Dans les rues de Lubumbashi, l’arrivée de l’ABIR suscite des espoirs mais aussi des interrogations. “Nous voulons un parti qui parle développement, pas seulement élections. Regardez nos routes, nos écoles, nos hôpitaux !”, lance Mireille, enseignante dans la commune Kampemba. Pour elle, l’heure est venue de juger les politiciens sur les projets réalisés et non sur les promesses.
Le souvenir de la mobilisation record du 17 mai dernier à Kinshasa est encore frais dans les esprits. Ce jour-là, plus de 3.000 nouveaux adhérents avaient rejoint l’ABIR dans la salle La Flamboyante. Un élan que le parti veut répliquer au Katanga. “Si ce dynamisme peut s’accompagner d’une politique pour les jeunes et les femmes, alors nous sommes preneurs”, affirme Moïse, un étudiant de l’Université de Lubumbashi. Le besoin d’alternance, d’intégrité et d’innovation revient dans toutes les bouches.
La ligne politique du parti, axée sur l’éthique, la responsabilité et le soutien au président Félix Tshisekedi, est également un facteur de crédibilité pour certains militants. “Nous ne voulons plus de partis d’opposition violente, nous voulons des mouvements qui accompagnent le chef de l’État Félix Tshisdekedi et la stabilité et proposent des solutions concrètes”, témoigne Maman Adèle Ntumba, commerçante au marché Zambia. Une approche qui colle avec la vision de l’ABIR d’« accompagner le changement sans populisme ».
Pour réussir son pari katangais, le parti devra toutefois s’adapter aux réalités locales. Le Katanga, avec ses revendications identitaires, son poids économique et sa mémoire politique, exige une approche de proximité. “Nous jugerons l’ABIR à sa capacité d’écouter les chefs coutumiers, les jeunes, les femmes rurales… et pas seulement à travers des discours en ville”, souligne Dieudonné, notable à Kasumbalesa.
Rien n’est encore gagné, mais l’entrée de l’ABIR dans l’arène politique du Grand Katanga pourrait rebattre les cartes. Entre promesses de renouveau, attentes populaires et enjeux d’implantation, le parti d’Auguy Kalonji joue désormais une partition délicate, avec en ligne de mire les prochaines élections locales et provinciales. Le peuple, lui, attend des actes. Et vite.
Cedrick Katay depuis
