Sud-Kivu : entre insécurité et crise sanitaire,la population démunie face à la pénurie de médicaments

La situation sanitaire au Sud-Kivu atteint un niveau critique. Face à la pénurie de médicaments qui sévit depuis plus d’un mois, les structures hospitalières peinent à répondre aux besoins croissants des malades. Une crise aggravée par l’instabilité sécuritaire, qui paralyse l’approvisionnement des établissements de santé.

Des hôpitaux débordés et impuissants

Dans plusieurs zones comme Shabunda, Mwenga ou encore Idjwi, les patients doivent se débrouiller par leurs propres moyens pour se faire soigner. « Nous n’avons plus de médicaments de base. Même les accouchements compliqués deviennent un véritable calvaire, car les familles doivent payer des frais supplémentaires pour l’intervention », témoigne un infirmier d’un centre de santé de Bukavu.

L’avancée des rebelles du M23, soutenus par l’armée rwandaise (RDF) et l’Alliance des Forces du Changement (AFC), a accentué les difficultés. La prise de Bukavu par cette coalition a non seulement mis un coup d’arrêt aux chaînes d’approvisionnement médicales, mais aussi contraint plusieurs organisations humanitaires à suspendre leurs activités.

Les humanitaires en retrait, la population abandonnée

Les ONG, qui jouent un rôle clé dans l’accès aux soins de santé en temps de crise, ont réduit leur présence en raison de l’insécurité persistante. « Nous sommes face à une double crise : sécuritaire et humanitaire. Sans aide extérieure, la situation sanitaire risque de s’aggraver rapidement », alerte un médecin de l’hôpital de Panzi.

Le manque de médicaments et de matériel médical compromet la prise en charge de nombreuses maladies, allant du paludisme aux infections respiratoires en passant par les complications post-opératoires. Dans certaines zones reculées, les patients doivent parcourir des dizaines de kilomètres pour trouver un centre de santé encore fonctionnel.

Un appel pressant aux autorités et aux partenaires internationaux

Face à cette détérioration inquiétante, la population du Sud-Kivu interpelle le gouvernement congolais ainsi que les acteurs internationaux. « Nous ne pouvons pas nous contenter d’observer cette crise. Il faut des actions urgentes pour rouvrir les voies d’approvisionnement et permettre aux hôpitaux de fonctionner », plaide un responsable de la société civile.

Tandis que l’insécurité continue de gagner du terrain, le spectre d’une catastrophe sanitaire d’ampleur plane sur le Sud-Kivu. Les jours à venir seront décisifs pour éviter que la crise sanitaire ne fasse autant, voire plus, de victimes que le conflit lui-même.

La rédaction

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