Situation sécuritaire dans l’Est : une nouvelle rebellion en gestation en Ituri ?:
L’Ituri s’apprête-t-elle à faire face à une nouvelle menace sécuritaire ? L’armée congolaise accuse Thomas Lubanga, ancien chef de milice condamné par la Cour pénale internationale (CPI), d’être à la tête d’un nouveau mouvement rebelle baptisé Convention pour la Révolution Populaire (CRP). Selon les Forces armées de la RDC (FARDC), cette coalition, formée en Ouganda, regroupe plusieurs groupes armés actifs dans la province.
Une alliance de groupes armés sous une nouvelle bannière
D’après l’armée congolaise, la CRP rassemblerait des factions telles que CODECO, FPIC, FRPI, Autodéfense-Zaïre, Chini Ya Tuna, et d’autres groupes armés opérant en Ituri. Ce front commun se présenterait comme une réponse à l’insécurité persistante dans la région, mais Kinshasa y voit plutôt une tentative de déstabilisation.
« Le président de ce mouvement-là, c’est Thomas Lubanga. Nous sommes au courant de tout ce que vous êtes en train de faire. Ce mouvement est allié au M23 ici en province de l’Ituri. Leur objectif est de détruire la province », a déclaré le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole de l’armée en Ituri.
Une rébellion en lien avec le M23 ?
Les FARDC assurent que la CRP entretient des liens avec l’Alliance des Forces du Changement (AFC), la branche politique du M23, en guerre contre Kinshasa dans l’Est du pays. Cette éventuelle alliance entre milices ituriennes et le M23 renforcerait la menace sur la province déjà en proie à des violences meurtrières.
Pour l’instant, Thomas Lubanga ne s’est pas encore exprimé publiquement sur ces accusations. Cependant, son retour sur le devant de la scène rebelle inquiète, d’autant plus que son historique militaire est marqué par son rôle de chef de l’Union des patriotes congolais (UPC), milice impliquée dans les atrocités en Ituri au début des années 2000.
Un regain de tensions en Ituri
Ces révélations interviennent alors que la situation sécuritaire en Ituri reste préoccupante. Les attaques de groupes armés se multiplient, et la Mission des Nations unies en RDC (MONUSCO) amorce son retrait progressif. Dans ce contexte, la possible montée en puissance d’un nouveau mouvement rebelle ajoute une couche supplémentaire d’incertitude dans une province déjà en crise.
Le gouvernement congolais, qui combat simultanément plusieurs fronts à l’Est du pays, va-t-il engager des actions préventives face à cette nouvelle menace ? L’accusation portée contre Thomas Lubanga annonce-t-elle une nouvelle ère de violences en Ituri ? Les semaines à venir permettront d’y voir plus clair.
La rédaction