Agression rwandaise dans l’Est de la RDC : vers une initiative de médiation Angolaise pour un dialogue direct avec le M23?
Les efforts diplomatiques en vue de résoudre la crise sécuritaire qui secoue l’Est de la République démocratique du Congo prennent une nouvelle tournure. Ce mardi, à Luanda, le président congolais Félix Tshisekedi a rencontré son homologue angolais, João Lourenço, pour discuter de la situation alarmante dans la région du Kivu, où les combats entre les forces armées congolaises et le mouvement rebelle M23, soutenu par Kigali, continuent d’alimenter un climat de tension.
Cette rencontre entre les deux chefs d’État s’inscrit dans le cadre des efforts de médiation lancés par l’Angola, qui a pris l’initiative d’approcher le M23 dans le but de favoriser un dialogue direct entre ce groupe rebelle et Kinshasa. Un pas qui intervient après plusieurs tentatives diplomatiques échouées pour apaiser les hostilités, malgré la pression grandissante exercée par la situation sur les populations locales et l’intégrité territoriale du pays.
L’initiative de Luanda va au-delà des discussions entre les gouvernements : le président angolais João Lourenço, désigné comme médiateur principal, prévoit de rapprocher les positions des deux camps dans un effort pour enclencher des pourparlers directs entre les autorités congolaises et le M23. Ce processus vise à désescalader les tensions, en particulier dans les zones stratégiques du Nord et Sud Kivu, où la violence a fait de nombreuses victimes civiles.
Le 10 mars, une mission diplomatique de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) a été reçue à Luanda, marquant ainsi une nouvelle étape dans les démarches de médiation en cours. Ce geste intervient à la veille du sommet extraordinaire de la SADC (Communauté de Développement de l’Afrique Australe), prévu pour le 13 mars, où les chefs d’État de la région discuteront de la situation sécuritaire en RDC.
Toutefois, le gouvernement congolais reste ferme dans ses positions. Kinshasa a répété à plusieurs reprises qu’il n’entendait pas engager des négociations avec le M23 tant que le groupe rebelle n’aurait pas complètement retiré ses troupes des zones occupées. L’accusation d’un soutien rwandais au M23 reste au cœur du contentieux, ce qui complique davantage la recherche d’une solution consensuelle.
Cette nouvelle initiative de médiation, bien que prometteuse, risque de se heurter à des obstacles majeurs, étant donné les divergences persistantes entre la RDC, le M23 et ses alliés régionaux. Cependant, l’implication de l’Angola et l’intensification des efforts diplomatiques pourraient marquer une avancée décisive dans le processus de paix, si elle parvient à concilier les exigences de tous les acteurs impliqués. La communauté internationale, et en particulier la SADC, aura un rôle clé à jouer dans le succès de cette initiative.
La rédaction