L’IGF relance la patrouille financière pour encadrer la gestion des entreprises publiques

Dans le cadre de la transparence et de la bonne gouvernance, l’Inspection Générale des Finances (IGF) s’apprête à soumettre quarante entreprises publiques à un strict encadrement financier dès ce lundi 10 mars. Cette mesure, qui marque le retour de la « patrouille financière », vise à renforcer le contrôle de la gestion des finances publiques afin de lutter contre les détournements et les dépenses irrégulières.

Un retour stratégique pour sécuriser les finances publiques

Après plusieurs mois d’interruption, la patrouille financière est relancée sur instruction du président Félix-Antoine Tshisekedi. La décision a été officialisée par son Directeur de Cabinet et mise en œuvre par l’IGF en collaboration avec l’Association Nationale des Entreprises Publiques du Congo (ANEP).

Vendredi 7 mars, une réunion stratégique s’est tenue à la salle Kazumba de l’IGF, réunissant les dirigeants des entreprises publiques concernées, les responsables financiers ainsi que les auditeurs internes. Objectif : définir les modalités pratiques de cette supervision financière et clarifier les attentes de l’IGF vis-à-vis des entreprises sous contrôle.

Huit types de dépenses sous surveillance

L’Inspecteur Général des Finances, Jules Alingete, a précisé que cette supervision portera sur huit catégories de dépenses :

1. La chaîne de la dépense publique

2. Les opérations de mobilisation des recettes

3. Les avantages des mandataires

4. Les acquisitions immobilières

5. Les marchés publics

6. Les paiements des fournisseurs et prestations

7. Les soins médicaux

8. Les missions à l’étranger

« Nous avons défini les modalités pratiques pour garantir que le travail de l’Inspection Générale des Finances ne constitue pas un obstacle au bon fonctionnement des entreprises publiques », a assuré Jules Alingete. Il a également souligné que l’IGF s’engage à examiner et valider les dossiers dans un délai maximal de 48 heures afin d’éviter tout blocage administratif.

Un contrôle pour assainir la gestion des entreprises publiques

De son côté, Patrick Ngulu, Secrétaire exécutif de l’ANEP, a salué cette initiative, soulignant qu’elle permettra non seulement de protéger le patrimoine de l’État, mais aussi d’améliorer la trésorerie et la gestion des entreprises publiques.

« Nous avons toujours insisté sur la nécessité de renforcer les règles prudentielles de gestion. Aujourd’hui, il est crucial que l’IGF ne se limite pas seulement à la légalité des dépenses, mais veille également à leur qualité, car c’est souvent là que le problème se pose », a-t-il déclaré.

Un signal fort contre la corruption

Cette relance de la patrouille financière s’inscrit dans une dynamique plus large de lutte contre la corruption et la mauvaise gestion des fonds publics en RDC. Face aux nombreux cas de détournements signalés dans plusieurs établissements publics, l’IGF entend jouer un rôle clé dans la mise en place d’une gestion plus rigoureuse et transparente des ressources de l’État.

L’efficacité de cette mesure dépendra toutefois de la collaboration entre les entreprises concernées et les équipes de l’IGF. Reste à voir si ce contrôle renforcé permettra réellement d’endiguer les mauvaises pratiques et d’assurer une gestion optimale du portefeuille de l’État.

La rédaction

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