Guerre à l’Est : la France soutient la suspension du protocole d’accord UE-Rwanda sur les minerais critiques

La France se range derrière la résolution des Nations Unies condamnant l’agression rwandaise en République démocratique du Congo (RDC) et se dit favorable à une suspension « rapide » du protocole d’accord (MOU) entre l’Union Européenne et le Rwanda sur la coopération en matière de minerais critiques.

Lors d’un point de presse tenu le jeudi 27 février 2025, Christophe Lemoine, porte-parole du ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères, a réaffirmé la position de la France, appelant au retrait des troupes rwandaises du territoire congolais.

> « La France se félicite de l’adoption de la résolution 2773 du Conseil de sécurité de l’ONU sur la situation dans l’Est de la RDC. Le message est clair : le Rwanda doit mettre fin à son soutien au M23 et retirer ses troupes. Nous soutenons pleinement les nouvelles mesures restrictives européennes et encourageons les parties à reprendre le dialogue. Si la situation se dégrade davantage, d’autres sanctions seront envisagées », a déclaré Christophe Lemoine.

Des sanctions progressives de l’Union européenne

Cette prise de position s’inscrit dans la continuité des récentes décisions européennes. Le 24 février 2025, l’Union européenne avait suspendu ses consultations en matière de défense avec le Rwanda, marquant un tournant diplomatique. Kaja Kallas, vice-présidente de la Commission européenne et Haute représentante de l’UE pour les Affaires étrangères, avait alors souligné que cette décision politique s’accompagnerait de sanctions en fonction de l’évolution de la situation sur le terrain.

L’UE a également exigé un réexamen du protocole d’accord signé avec Kigali sur les matières premières critiques, essentielles pour l’industrie technologique et énergétique européenne.

Un durcissement progressif des positions internationales

Alors que la guerre d’agression menée par le M23, soutenu par Kigali, continue de déstabiliser l’Est de la RDC, la pression internationale s’intensifie sur le régime rwandais. Plusieurs pays occidentaux, dont le Royaume-Uni et certains États membres de l’UE, envisagent des sanctions supplémentaires contre le Rwanda si ce dernier ne retire pas ses troupes et ne cesse son appui aux rebelles.

Kinshasa, de son côté, continue de plaider pour une condamnation ferme du Rwanda et une mobilisation accrue de la communauté internationale pour restaurer la souveraineté de la RDC sur son territoire.

La suite des événements dépendra des prochaines actions de l’Union européenne et de la réponse de Kigali face à ces pressions croissantes.

Cedrick Katay Kalombo

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