Crise sécuritaire en RDC : Sama Lukonde en tournée dans le grand Katanga : un sursaut tardif face à la cris sécuritaire

Alors que la situation sécuritaire à l’Est du pays continue de se détériorer, la classe politique au pouvoir tente de rectifier le tir. Jean-Michel Sama Lukonde, président du Sénat et figure de l’Union sacrée, a entamé une tournée dans l’espace Grand Katanga pour sensibiliser la population à la mobilisation nationale. Une initiative qui intervient après un sévère rappel à l’ordre du chef de l’État, Félix Tshisekedi, dénonçant l’inaction de certains membres de sa plateforme politique.

Une réponse à la pression présidentielle

Le samedi 22 février, lors d’une rencontre avec les membres de l’Union sacrée, Félix Tshisekedi a exprimé sa déception face au manque d’engagement politique dans la sensibilisation à la guerre d’agression menée contre la RDC. Il a salué l’implication proactive de quelques leaders, dont Jean-Pierre Bemba, Jean-Pierre Lihau et Guy Loando, qui ont personnellement appelé la jeunesse à rejoindre les forces armées.

Face à cette critique publique et à l’annonce imminente d’un remaniement au sein de l’Union sacrée, plusieurs figures politiques ont aussitôt multiplié leurs déplacements en province. Dans ce contexte, Sama Lukonde a choisi le Grand Katanga comme terrain d’action, appelant à l’unité nationale.

Un discours mobilisateur, mais suffisant ?

Dès son arrivée à Lubumbashi, le président du Sénat a insisté sur l’urgence d’une mobilisation générale. « Nous devons démontrer que nous pouvons nous mobiliser. La patrie est en danger, et chaque Congolais doit prendre ses responsabilités », a-t-il déclaré.

Son programme prévoit des visites à Kolwezi (Lualaba) et Kamina (Haut-Lomami), où il doit rencontrer les forces vives, la société civile et les autorités locales. Une initiative louable, mais qui soulève des questions : fallait-il attendre l’ultimatum présidentiel pour qu’un tel effort soit entrepris ?

Un rattrapage tardif dans un climat d’incertitude

Cette soudaine effervescence des membres de l’Union sacrée s’explique par l’annonce de la refonte du directoire de la plateforme et la formation prochaine d’un gouvernement d’union nationale. Beaucoup cherchent à éviter d’être écartés lors de cette redistribution des cartes.

Si la mobilisation politique en faveur de la défense nationale est nécessaire, la population pourrait percevoir ces démarches comme une manœuvre opportuniste plutôt qu’un réel engagement patriotique. En attendant, sur le terrain, la situation sécuritaire demeure préoccupante, et c’est avant tout par des actions concrètes que le soutien aux populations affectées sera jugés.

Cedrick Katay Kalombo

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