Nord-Kivu l’éducation en péril, une crise aux conséquences incalculables

Un système éducatif en ruines
La guerre qui ravage l’Est de la République démocratique du Congo ne se limite pas aux pertes humaines et aux déplacements forcés. Elle s’attaque également à l’un des piliers essentiels du développement : l’éducation. D’après un rapport publié ce lundi 24 février 2025 par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), près de 800 000 enfants sont aujourd’hui privés d’école dans la province du Nord-Kivu.

La destruction de plus de 80 établissements scolaires à Goma et ses environs, conséquence des affrontements entre les FARDC et les groupes armés soutenus par le Rwanda, laisse un vide inquiétant. Ce sont des générations entières qui voient leur avenir compromis, piégées dans un cercle vicieux de pauvreté, de violence et de précarité.

Un risque de fracture sociale
L’impact de cette crise dépasse largement les salles de classe éventrées. Privés d’accès à l’éducation, des milliers d’enfants deviennent vulnérables à l’enrôlement dans les groupes armés ou aux travaux forcés. L’école, au-delà de la transmission des savoirs, constitue un cadre de protection et d’épanouissement. Son absence crée une brèche béante, où les jeunes, laissés sans repères, risquent d’être absorbés par des dynamiques destructrices.

« Sans école, je n’ai plus de rêve », confie Grace, 13 ans, déplacée avec sa famille à la suite des violences. Son témoignage illustre une réalité tragique : une jeunesse sacrifiée sur l’autel d’un conflit qui s’enlise depuis des décennies.

Quelles solutions pour sauver l’avenir ?
Face à cette urgence, les organisations humanitaires appellent à une réponse rapide et coordonnée. Il ne s’agit pas seulement de reconstruire des écoles, mais de garantir un accès sécurisé à l’éducation, même en contexte de crise. Des alternatives comme les écoles temporaires, les formations à distance ou les centres d’apprentissage communautaires doivent être mises en place en attendant un retour à la normale.

Toutefois, ces efforts ne pourront être durables sans une solution politique solide pour stabiliser la région. Tant que les armes continueront de parler, l’éducation restera un luxe inaccessible pour des milliers d’enfants congolais. L’heure est venue pour les décideurs nationaux et internationaux de reconnaître que la reconstruction de l’Est passe aussi par celle des esprits et des espoirs d’une jeunesse brisée.

Cedrick Katay Kalombo

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