Agression rwadaise en RDC : L’Union européenne sous pression pour durcir le ton contre Kigali
Alors que la situation sécuritaire dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) continue de se détériorer, les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne se réunissent ce lundi 24 février 2025 à Bruxelles pour discuter de la crise et de ses implications régionales. Cette rencontre intervient dans un contexte marqué par un durcissement du ton européen à l’égard du Rwanda, accusé d’ingérence militaire en RDC.
Sous la présidence de la haute représentante de l’UE pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Kaja Kallas, le Conseil européen des affaires étrangères débutera ses travaux dès 8 heures. L’un des points centraux de l’ordre du jour sera l’examen des mesures concrètes à prendre contre Kigali, après l’adoption par le Parlement européen, le 13 février dernier, d’une résolution ferme dénonçant le rôle du Rwanda dans l’aggravation du conflit congolais.
Avec 443 voix pour sur 495 votants, cette résolution marque un tournant dans la position de l’Union européenne. Elle appelle notamment à la suspension immédiate de l’accord signé en février 2024 sur les minerais stratégiques et recommande l’arrêt des aides financières directes au Rwanda. Une décision qui traduit une volonté croissante de l’Europe de peser sur la crise dans la région des Grands Lacs.
Le Conseil européen ne se limitera pas à la situation en RDC. Les chefs de la diplomatie des 27 États membres doivent également aborder d’autres crises internationales majeures, notamment la guerre en Ukraine, les tensions persistantes au Moyen-Orient – avec un focus sur la Syrie, le Liban et le rôle de l’UNRWA – ainsi que la politique étrangère de l’Iran.
Si l’Union européenne a souvent été critiquée pour sa prudence face au conflit en RDC, cette réunion pourrait marquer une inflexion dans son approche. Reste à savoir si les États membres parviendront à un consensus sur des mesures contraignantes contre Kigali, dans un contexte géopolitique où les intérêts stratégiques et économiques restent déterminants.
Cedrick Katay Kalombo