Justice : 15 ans de prison pour les policiers impliqués dans l’assassinat de Rossy Mukedi
La justice congolaise a rendu son verdict dans l’affaire du meurtre de l’activiste Rossy Mukendi Tshimanga, assassiné en février 2018 lors d’une manifestation pacifique contre le régime de Joseph Kabila. La commissaire supérieure adjointe de la Police nationale congolaise (PNC), Carine Lokeso, et le brigadier en chef Tokis Nkumbo ont été reconnus coupables de meurtre et de participation criminelle avec circonstance atténuante. Ils ont été condamnés à 15 ans de servitude pénale.
Un procès long et très attendu
L’affaire Rossy Mukendi a suscité une vive indignation au sein de la société civile et des organisations de défense des droits de l’homme. Militant pro-démocratie et figure du mouvement citoyen, il avait été abattu dans l’enceinte d’une paroisse à Kinshasa alors qu’il tentait d’échapper aux forces de l’ordre.
Après plusieurs années de procédures judiciaires marquées par des reports et des tensions, ce verdict constitue une avancée dans la lutte contre l’impunité des violences policières en RDC.
Une décision diversement appréciée
Si la condamnation des deux agents de la PNC est saluée comme un signal fort, certaines voix s’élèvent pour dénoncer la clémence du jugement. « Nous espérions une peine plus lourde au vu de la gravité des faits », a déclaré un membre du collectif Justice pour Rossy. De son côté, la famille du défunt estime que cette décision est « une avancée partielle », tout en réaffirmant son engagement pour que d’autres responsables de cette répression meurtrière répondent de leurs actes.
Un test pour la justice congolaise
Ce verdict intervient dans un contexte où la question des droits humains et de l’impunité des forces de l’ordre reste un sujet brûlant en RDC. Plusieurs cas similaires attendent encore d’être jugés, et la société civile demeure vigilante quant à l’application réelle des sanctions.
La condamnation de Carine Lokeso et Tokis Nkumbo marque ainsi une étape importante dans la quête de justice pour Rossy Mukendi. Reste à savoir si cette décision ouvrira la voie à d’autres procès contre les auteurs de violences policières dans le pays.
Cedrick Katay Kalombo