Félix Tshisekedi accuse Joseph Kabila d’être le véritable commanditaire de l’opposition armée en République démocratique du Congo
Le Président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a pris la parole ce vendredi 14 février 2025 lors de la conférence de Munich, où il a exprimé des accusations graves à l’encontre de son prédécesseur, Joseph Kabila. Tshisekedi a affirmé que l’ancien président serait le « vrai commanditaire » des groupes d’opposition armée qui œuvrent actuellement en RDC, soulignant une prétendue complicité avec le Rwanda.
« Le vrai commanditaire de l’opposition qui a pris les armes en complicité avec le Rwanda se cache : c’est Joseph Kabila. Il ne l’avoue pas et n’assume pas ses actions », a déclaré le président Tshisekedi dans un discours chargé de tension. Ses propos ont rapidement suscité une vague de réactions et d’interrogations tant sur le plan politique qu’international.
Le président congolais n’a pas fourni de preuves directes pour étayer ses accusations, mais a mis en avant une vision critique du rôle de Kabila dans la politique de son pays après sa présidence. Tshisekedi a réaffirmé la position du gouvernement congolais contre l’ingérence extérieure, notamment de la part du Rwanda, qu’il accuse d’alimenter l’instabilité dans la région de l’est de la RDC.
Ces déclarations interviennent dans un contexte déjà tendu entre les deux pays voisins. La RDC a régulièrement accusé le Rwanda de soutenir des groupes rebelles actifs dans l’est du pays, une accusation que Kigali a toujours niée. Le Rwanda et la RDC ont des relations complexes, marquées par des conflits passés, notamment autour de la région du Kivu, riche en ressources naturelles mais aussi théâtre de violences entre différents groupes armés.
Félix Tshisekedi, qui a pris le pouvoir en 2019 après un scrutin tumultueux, se retrouve dans une position difficile face à la persistance des violences dans l’est du pays. Son gouvernement peine à instaurer une paix durable, malgré des efforts diplomatiques et militaires. Ses accusations contre Joseph Kabila semblent refléter une volonté de se distancer de l’héritage de son prédécesseur, tout en mettant l’accent sur la nécessité de responsabiliser les anciens dirigeants du pays.
Lors de cette conférence de Munich, qui rassemble des leaders mondiaux, des diplomates et des experts de la sécurité internationale, Tshisekedi a également plaidé pour davantage de soutien international dans la lutte contre les groupes armés et pour la stabilisation de la RDC. Il a insisté sur le fait que la paix en RDC est essentielle pour la sécurité de toute la région des Grands Lacs, une zone géopolitique stratégique au cœur de l’Afrique.
Alain Dunia