RDC-Rwanda: l’IRDH appelle les Églises à intégrer la justice dans leur quête de paix

Alors que des chefs religieux de l’Église catholique et de l’Église du Christ au Congo (ECC) séjournent à Goma pour une mission de paix, l’Institut de Recherche en Droits Humains (IRDH) leur demande d’inclure la question de la justice dans leur démarche. L’organisation met en garde contre toute initiative qui pourrait être perçue comme un blanc-seing aux crimes graves commis dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC).

La justice, un pilier incontournable de la paix

L’IRDH rappelle que la guerre en cours dans l’Est du pays, attribuée à l’agression rwandaise via le M23, continue de provoquer des pertes humaines et des violations graves des droits humains. Dans ce contexte, l’organisation insiste sur la nécessité d’un plaidoyer en faveur des victimes, afin d’éviter que la quête de paix ne se transforme en une légitimation tacite des exactions en cours.

Cette position fait écho à l’intervention récente du Prix Nobel de la paix, le Dr Denis Mukwege, au Parlement européen, où il a dénoncé l’implication du Rwanda dans l’instabilité de la RDC et le pillage des ressources minières. Il a notamment appelé la communauté internationale à condamner fermement cette agression et à enquêter sur les crimes commis.

Des initiatives internationales en faveur de la justice

Plusieurs institutions internationales ont déjà pris position sur la situation en RDC. La Commission des droits de l’Homme de l’ONU a annoncé, le 5 février dernier, la création d’une commission d’enquête sur les violations des droits humains. De son côté, la Cour pénale internationale (CPI) a lancé un appel urgent à la coopération pour documenter les atrocités commises.

Par ailleurs, l’IRDH souligne que les instances régionales, notamment la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC) et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), convergent sur la nécessité de mettre fin à la présence rwandaise en RDC et de garantir la souveraineté du pays.

Un appel aux responsabilités des acteurs nationaux

L’IRDH exhorte les chefs religieux à clarifier leur position et à ne laisser aucun doute sur leur engagement aux côtés des victimes. L’institut met en garde contre toute perception selon laquelle leur démarche pourrait soutenir, directement ou indirectement, des groupes armés favorables aux intérêts étrangers.

L’organisation adresse également un message aux acteurs politiques :

À l’opposition, de ne pas instrumentaliser la démarche des Églises comme une caution aux violences visant à affaiblir le gouvernement dans une logique de partage du pouvoir.

Aux membres de l’Union sacrée au pouvoir, notamment à l’UDPS, de respecter la Constitution et d’éviter toute tentative de modification du nombre de mandats présidentiels.

À la population congolaise, de continuer à dénoncer les violations des droits humains et à s’engager pour la justice et la consolidation des institutions de la République.

Alors que la RDC traverse l’une des périodes les plus critiques de son histoire récente, l’IRDH insiste sur l’importance d’une approche équilibrée, où la paix ne saurait être dissociée de la justice pour les millions de victimes des conflits armés.

Cedrick Katay Kalombo

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