Crise persistante de la lèpre dans le Haut -Katanga
Le Haut-Katanga, province située au sud-est de la République démocratique du Congo, se trouve toujours confronté à une crise sanitaire majeure liée à la lèpre, malgré les efforts continus pour enrayer la maladie. Le 4 février dernier, lors de la Journée mondiale de la lutte contre la lèpre, les autorités provinciales ont dressé un bilan alarmant de la situation, soulignant la persistance de la maladie dans la région.
Le ministre provincial de la Santé, Joseph Sambi Bulanda, a révélé des chiffres inquiétants concernant l’évolution de la lèpre au Haut-Katanga. En 2021, la province a enregistré 932 nouveaux cas, suivis de 428 en 2022, 493 en 2023 et 417 en 2024. Parmi ces patients, 8 % présentent des handicaps visibles, et 8 % sont des enfants, ce qui met en lumière l’existence continue de foyers de transmission et un retard inquiétant dans le dépistage de la maladie.
Bien que des traitements soient disponibles, la stigmatisation des malades demeure un obstacle majeur à leur prise en charge. De nombreuses personnes atteintes de la lèpre souffrent d’un rejet social qui exacerbe leur souffrance et décourage la recherche de soins médicaux. L’absence de sensibilisation suffisante aux signes précoces de la maladie, ainsi que l’accès limité aux services de santé, expliquent en partie ce retard dans les diagnostics.
Le ministre de la Santé a insisté sur l’importance d’intensifier la sensibilisation pour mieux informer la population sur les symptômes précoces de la lèpre, tels que les taches cutanées claires, et de garantir une meilleure couverture des services de santé. Il a également souligné que des facteurs tels que la pauvreté et les inégalités de genre compliquent l’accès aux soins, malgré la gratuité des traitements.
La lutte contre la lèpre au Haut-Katanga ne se limite pas à des interventions médicales, elle requiert également un changement des mentalités et une action collective pour réduire la stigmatisation. Encourager les malades à se faire soigner rapidement est essentiel pour endiguer la propagation de la maladie. Les autorités sanitaires appellent donc à une mobilisation urgente de la société civile, des institutions sanitaires et des communautés locales pour éradiquer la lèpre et offrir un avenir sans cette maladie aux habitants du Haut-Katanga.
Alors que la situation sanitaire dans la région reste préoccupante, la question demeure : combien de temps la lèpre continuera-t-elle à affecter le Haut-Katanga ? Une réponse collective, fondée sur l’élimination des stéréotypes et un meilleur accès aux soins, est indispensable pour répondre à ce défi sanitaire majeur.
la rédaction