Situation- sécuritaire dans l’Est : les leaders religieux en quête de dialogue avec l’AFC de Corneille Nanga
Après avoir été reçus par le président Félix Tshisekedi le lundi 3 février, puis par l’opposant Martin Fayulu le mardi 4 février au matin, les chefs religieux de la République Démocratique du Congo poursuivent leurs efforts pour favoriser un dialogue inclusif dans le pays. Selon des sources proches du dossier, ces figures spirituelles envisagent une rencontre avec l’Alliance Fleuve Congo (AFC), dirigée par Corneille Nangaa, dans les prochains jours à Goma.
Un appel à la concertation entre les acteurs politiques,
Face aux tensions persistantes, notamment dans l’Est du pays avec la rébellion du M23, les chefs religieux jouent la carte de la médiation pour rapprocher les différentes parties prenantes. Leur démarche s’inscrit dans un objectif de pacification et de recherche de solutions durables aux crises qui secouent la RDC.
« Nous avons l’obligation morale de favoriser un dialogue entre les fils et filles de ce pays. L’heure est à la réconciliation et à la consolidation de la paix », confie un membre influent du clergé, sous couvert d’anonymat.
Pourquoi une rencontre avec l’AFC ?
L’Alliance Fleuve Congo, coalition politique menée par l’ancien président de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), Corneille Nangaa, occupe une place stratégique dans le paysage politique congolais. Son rapprochement présumé avec les rebelles du M23 suscite des interrogations et alimente des spéculations sur son rôle dans la crise actuelle.
En initiant un dialogue avec l’AFC, les leaders religieux espèrent clarifier les intentions de ce mouvement et explorer des pistes de sortie de crise.
Une démarche aux enjeux multiples,
Si la rencontre se confirme, elle marquera une étape importante dans la volonté de médiation des religieux. Toutefois, elle risque aussi de susciter des réactions contrastées au sein de l’opinion publique et de la classe politique congolaise. Certains y verront une tentative louable de rapprochement, tandis que d’autres pourraient y percevoir une légitimation des revendications de l’AFC et du M23.
Dans un contexte où la situation sécuritaire reste fragile, notamment à Goma et dans l’ensemble de la province du Nord-Kivu, l’initiative des chefs religieux pourrait s’avérer déterminante pour la suite des événements. Reste à savoir si toutes les parties accepteront de s’asseoir à la même table pour privilégier le dialogue au détriment des confrontations.
Francis Luende