Crise sécuritaire en RDC: Evariste Ndayishimiye met en garde le Rwanda
La reprise des combats dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC) par le groupe rebelle M23 inquiète les pays voisins. Le président du Burundi, S.E Évariste Ndayishimiye, a exprimé son inquiétude face à cette situation, dénonçant à la fois l’inaction de la communauté internationale et l’implication du Rwanda dans le conflit.
Une menace qui dépasse les frontières congolaises,
Lors d’une déclaration publique, Ndayishimiye a mis en garde contre les conséquences régionales de l’instabilité persistante dans l’Est de la RDC :
« Ne croyez pas que cela ne concerne que le Congo », a-t-il averti. « Aujourd’hui, le Rwanda avance en RDC. Demain, il viendra au Burundi. Nous savons qu’il est en train de former des jeunes réfugiés burundais pour les aguerrir dans cette guerre. Nous sommes avertis. »
Ces propos témoignent de la montée des tensions entre le Burundi et le Rwanda, qui s’accusent mutuellement de soutenir des groupes rebelles sur leurs territoires respectifs.
Un climat de défiance entre Bujumbura et Kigali,
Les relations entre Bujumbura et Kigali se sont sévèrement détériorées ces dernières années. En janvier 2024, le Burundi a fermé ses frontières terrestres avec le Rwanda, accusant le régime de Paul Kagame de soutenir des mouvements armés hostiles à Bujumbura.
« Nous ne voulons pas d’une guerre généralisée, mais nous ne nous laisserons pas faire », a martelé Ndayishimiye, laissant entendre que son pays ne restera pas passif face à une éventuelle menace sécuritaire.
Vers une escalade régionale ?
Alors que les combats entre le M23 et les FARDC (Forces armées de la RDC) continuent de provoquer des déplacements massifs de populations et d’exacerber les tensions diplomatiques, la crainte d’une guerre régionale devient de plus en plus palpable.
L’absence de réaction forte de la communauté internationale face à l’expansion du M23 et aux accusations de soutien rwandais risque de fragiliser davantage la stabilité des Grands Lacs, où chaque pays tente de protéger ses propres intérêts stratégiques et sécuritaires.
Dans ce climat d’incertitude, reste à savoir si des efforts diplomatiques permettront d’éviter une détérioration encore plus grande de la situation ou si la région glissera progressivement vers une escalade militaire aux conséquences imprévisibles.
La rédaction