Bukavu: mobilisation citoyenne face à l’insécurité dans l’Est de la RDC
À Bukavu, un vent de patriotisme souffle sur la jeunesse. Depuis ce vendredi 31 janvier 2025, une vague d’enrôlement de volontaires civils se poursuit dans la ville, en réponse à l’appel du ministre provincial de l’Intérieur, Albert Kahasha, alias Foka Mike. Cette initiative vise à renforcer les capacités des Forces Armées de la RDC (FARDC) face aux menaces persistantes du M23 dans l’Est du pays.
Un engagement populaire face aux défis sécuritaires
L’insécurité grandissante dans le Sud-Kivu a poussé de nombreux jeunes à répondre spontanément à cet appel à la mobilisation. Réunis au terrain de Funu, dans la commune de Kadutu, des milliers d’entre eux ont exprimé leur volonté de défendre l’intégrité territoriale de la RDC.
> « Nous refusons d’être des victimes passives. Il est temps d’agir pour protéger nos familles et notre pays », explique un jeune volontaire.
Si cette mobilisation reflète un sentiment de solidarité nationale, elle illustre également la frustration grandissante d’une population qui se sent directement concernée par la situation sécuritaire.
Les Wazalendo, un symbole de résistance,
Les volontaires rejoindront les Wazalendo, ces groupes d’autodéfense issus de la société civile, qui se sont engagés aux côtés des FARDC dans la lutte contre le M23 et d’autres forces hostiles.
D’après le ministre provincial, ces nouvelles recrues recevront une formation militaire accélérée avant tout déploiement. À terme, elles auront la possibilité de rejoindre l’armée nationale ou d’intégrer la Réserve armée de la défense (RAD).
Un contexte de crise prolongée,
Pendant que cette mobilisation s’intensifie, les combats se poursuivent dans plusieurs zones stratégiques du Sud-Kivu, notamment dans le territoire de Kalehe, où l’armée tente de freiner l’avancée du M23.
Face à cette menace persistante, les autorités locales mettent en avant la résilience de la population et réaffirment leur engagement à garantir la sécurité et l’encadrement de ces nouvelles recrues.
Cette mobilisation massive témoigne d’un changement d’attitude face à la crise sécuritaire : alors que les solutions politiques peinent à aboutir, la population prend une part active dans la défense du territoire. Une dynamique qui pourrait bien redéfinir le rapport entre l’État, l’armée et les citoyens dans la gestion de la sécurité en RDC.
la rédaction