RDC: Kinshasa hausse le ton face à Kigali,la diplomatie au bord de la rupture
La crise entre la République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda prend une tournure critique alors que Kinshasa multiplie les actions diplomatiques et les déclarations fortes face à ce qu’elle qualifie d’agression continue par Kigali via le soutien présumé au groupe rebelle M23.
Dans une déclaration musclée, le général major Sylvain Ekenge, porte-parole des Forces Armées de la RDC (FARDC), a annoncé que « la guerre n’a pas encore commencé, mais elle va commencer ». Cette prise de position illustre l’exaspération de Kinshasa face à la recrudescence des violences dans l’Est du pays, où les affrontements font rage.
Kinshasa a récemment ordonné le rappel de ses diplomates en poste à Kigali et donné 48 heures au Rwanda pour fermer son ambassade en RDC. Ces mesures témoignent de la détérioration rapide des relations entre les deux pays, autrefois engagés dans des discussions pour apaiser les tensions.
Accusé par Kinshasa de soutenir activement le M23, Kigali continue de nier toute implication. Toutefois, des rapports d’experts de l’ONU ont à plusieurs reprises pointé des preuves d’un soutien militaire rwandais aux rebelles. Cette situation a plongé la région dans une crise diplomatique et sécuritaire, menaçant la stabilité de l’Afrique centrale.
Pendant ce temps, la population du Nord-Kivu, épicentre des affrontements, paie un lourd tribut. Des milliers de familles fuient leurs villages face aux combats, rejoignant les rangs des déplacés internes déjà estimés à des centaines de milliers. L’accès à l’aide humanitaire reste extrêmement limité, exacerbant les souffrances des civils.
La communauté internationale, bien que consciente de la gravité de la situation, peine à jouer un rôle décisif. Si la France a récemment apporté son soutien à la demande de Kinshasa pour une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU, les appels à la désescalade n’ont jusqu’à présent produit aucun résultat tangible.
La déclaration des FARDC, si elle se veut une démonstration de force, risque de durcir davantage les positions et de réduire les chances de médiation. Pour l’heure, la RDC semble déterminée à défendre
La rédaction