Après un mois d’opération contre le banditisme, le vice-premier ministre de l’Intérieur et Sécurité, Jacquemin Shabani fait le point dans une interview accordée à la radio BBC.

« l’Opération a déjà permis de mener six interventions ciblées, donnant lieu à l’interpellation de 2577 individus, principalement des jeunes délinquants. Parmi les personnes interpellées, 276 ont été transférées devant leurs juges naturels et condamnées par les juridictions civiles et militaires. 127 autres ont été envoyées dans des prisons de haute sécurité, tandis que 149 personnes sont actuellement détenues à la prison centrale de Makala. Au total, 2301 individus se trouvent toujours en détention préventive », a déclaré le Vpm de l’Intérieur et sécurité avant de préciser que quelques personnes ont été libérées, après vérification de leur innocence.

L’opération est supervisée par le commissaire provincial de la police de Kinshasa, et qu’elle bénéficie du soutien des inspecteurs généraux de la police pour assurer le bon déroulement des interventions.

« Nous avons mis en place une surveillance continue pour garantir un comportement exemplaire des policiers sur le terrain », a-t-il déclaré.

La répression des « kulunas » et des déserteurs militaires

Jacquemin Shabani a expliqué que l’opération cible principalement les groupes de jeunes appelés « kulunas », connus pour leurs actes de violence, de vol et d’agression dans les quartiers populaires de Kinshasa. Il a également mentionné que certains des interpellés étaient d’anciens militaires qui se sont rebellés contre l’autorité et ont rejoint ces bandes de délinquants.

Concernant les exécutions de ces malfrats, le vice-premier ministre a souligné qu’il ne pouvait pas confirmer de telles pratiques.

« Nous avons lancé l’opération Ndobo avec l’appui de notre police nationale pour mettre fin au banditisme urbain. Après les arrestations, les suspects sont remis à la justice qui suit son propre processus légal », a-t-il ajouté, rappelant que le pays dispose d’un système judiciaire bien établi et que chaque individu sera jugé selon la loi.

Une extension prévue à d’autres provinces

Jacquemin Shabani a également révélé que l’opération Ndobo pourrait être étendue à d’autres provinces, si la situation de sécurité l’exige. « Nous avons déjà informé plusieurs gouverneurs de province que nous sommes prêts à envoyer nos policiers spécialisés pour lutter contre le banditisme urbain dans leurs régions », a-t-il annoncé.

Cette initiative a suscité de nombreuses réactions parmi la population et les acteurs de la société civile, certains saluant les efforts des autorités pour rétablir l’ordre, tandis que d’autres appellent à une gestion plus respectueuse des droits humains lors des arrestations. Le gouvernement, de son côté, insiste sur la nécessité de lutter contre la criminalité pour assurer la sécurité et la paix dans la ville de Kinshasa et au-delà.

L’opération Ndobo continue donc de faire couler beaucoup d’encre, et les Kinois, tout comme le reste du pays, attendent de voir si les autorités réussiront à maintenir l’élan et à apporter des solutions durables à la problématique du banditisme urbain.

Pour rappel, lancée le 6 décembre 2024, l’opération Ndobo a pour objectif de lutter contre la criminalité urbaine, en particulier contre les bandes de jeunes délinquants communément appelées « kulunas », qui sèment la terreur dans plusieurs quartiers de Kinshasa.

Rédaction/Times.cd