La prison centrale d’Iyombe, située à Inongo, en République Démocratique du Congo, se trouve dans un état de délabrement avancé, suscitant une inquiétude croissante parmi les autorités locales et la société civile. Cette vieille institution, qui approche de ses 100 ans, présente des conditions de vie insoutenables pour ses détenus.

Des murs fissurés, des portes et fenêtres presque en ruine, ainsi qu’une partie des toitures emportées par le temps, caractérisent cette prison, qui ressemble plus à un site abandonné qu’à un établissement de détention. L’infirmerie, autrefois censée être un lieu de soins, est désormais un dépôt de briques, et sur les cinq pavillons existants, seuls trois sont encore accessibles, faute de toit. Les conditions d’hygiène sont inexistantes, aucun système sanitaire n’étant en place pour les détenus.

« Les détenus mangent difficilement, dorment dans des conditions précaires, et effectuent leurs besoins dans des conditions déplorables », a déclaré Isidore Mbolikala, président du cadre de la société civile. « La prison ne répond plus aux normes minimales de sécurité et d’hygiène. Il est urgent que les autorités prennent des mesures pour éviter un drame ».

En effet, la prison centrale d’Iyombe est loin d’être un lieu sûr pour ses 87 détenus. Nombre d’entre eux sont quasi-volontaires, puisque les cellules sont dépourvues de portes et fenêtres solides, et des installations sanitaires sont à peine en chantier. Les détenus sont contraints de consommer l’eau d’un puits, ce qui ne fait qu’aggraver les conditions de vie déjà déplorables.

La prison, vieille de 96 ans, est en proie à une végétation envahissante qui occupe une grande partie de la cour, laissant le site encore plus insalubre. L’absence de soins médicaux appropriés et de conditions de vie dignes de ce nom expose les détenus à des risques de santé considérables.

Curieusement, la prison abrite aussi une maison dédiée à Étienne Tshisekedi, l’ancien leader politique, qui y avait été incarcéré pendant deux semaines en 1972. Un vestige historique, certes, mais qui ne justifie en rien la négligence des autorités à entretenir ce site.

Face à cette situation alarmante, la société civile appelle les autorités compétentes à intervenir d’urgence afin de moderniser et sécuriser la prison d’Iyombe. Sans une intervention rapide, la situation risque de dégénérer, et la prison pourrait devenir un véritable piège mortel pour ses occupants.

Il est impératif que des fonds soient alloués à la réhabilitation de cette structure afin d’offrir aux détenus des conditions de vie humaines et de prévenir toute tragédie future.

Cedrick katay kalombo