Sud-Kivu : La société civile accuse Kinshasa de protéger des ressortissants chinois impliqués dans l’exploitation illicite des minerais
Par Cedrick Katay Kalombo
La tension monte dans la province du Sud-Kivu, où la société civile a exprimé de vives inquiétudes concernant l’implication de Kinshasa dans la protection de ressortissants chinois récemment arrêtés pour exploitation illégale de minerais. Selon les informations rapportées par Mme Néné Bintu, présidente du bureau de coordination de la société civile du Sud-Kivu, le gouverneur de la province, Jean-Jacques Purusi, aurait procédé à l’arrestation de trois ressortissants chinois en possession de 12 lingots d’or et de 800 000 USD.
« Nous avons appris que le gouverneur Jean-Jacques Purusi avait effectué un joli coup de filet pour intercepter ces individus impliqués dans des activités illégales. Toutefois, nous avons récemment été informés que le gouvernement central à Kinshasa aurait demandé leur transfert avec leurs butins, une tentative claire de dissimuler cette affaire et de faire disparaître les millions de dollars qui auraient dû profiter à la population du Sud-Kivu », a dénoncé Mme Bintu.
Les accusations font référence à une pratique de plus en plus répandue dans la région, où des réseaux criminels s’adonnent à l’exploitation illégale des ressources naturelles, principalement l’or, au détriment de la population locale et de l’environnement. Cette situation a alimenté un sentiment de frustration et d’impuissance parmi les habitants, qui se sentent souvent privés des retombées économiques des ressources minières de leur propre région.
La société civile a également rappelé un précédent concernant un groupe de 17 ressortissants chinois arrêtés pour trafic illicite de minerais. Ces derniers avaient été immédiatement rapatriés à la demande des autorités supérieures de la République Démocratique du Congo. Ce nouvel incident ravive les craintes de connivence entre certains acteurs politiques de Kinshasa et les réseaux étrangers impliqués dans ces pratiques illégales.
Alors que la société civile appelle à une enquête approfondie et à des mesures fermes contre ce trafic, l’issue de cette affaire pourrait bien devenir un test crucial pour l’engagement du gouvernement congolais envers la lutte contre l’exploitation illégale des ressources naturelles et la protection des intérêts locaux.
Les observateurs attendent maintenant de voir si Kinshasa prendra des mesures concrètes pour répondre à ces accusations, ou si cette affaire finira par être étouffée dans l’ombre des coulisses politiques.