Peine de mort : « on exécute pas la peine de mort tant que la réponse du chef de l’État n’est pas donnée pour accorder ou refuser la grâce» (Ghislain Bamuangayi)
Le docteur en droit, Ghislain Bamuangayi s’est exprimé sur la décision du gouvernement congolais de la levée du moratoire sur la peine de mort.
Dans sa réflexion rendue publique, ce samedi, le directeur de cabinet de Marie Josée Ifoku, a fait savoir qu’on « exécutera pas la peine de mort tant que la réponse du chef de l’État n’est pas donnée pour accorder ou refuser la grâce.»
«On ne doit pas admettre de laisser l’Etat, par ses animateurs et par une mauvaise justice, continuer à tuer. Le cercle vicieux du justicier-bourreau devra être arrêté par la Renaissance du citoyen et de l’Etat. Nous sommes dans une situation où le premier à pendre ou fusiller, c’est bien l’Etat congolais, s’il n’est pas encore définitivement mort.
C’est l’Etat malade et agonisant qui tue des millions de congolais à travers la misère et l’esclavage dans lequel la population est prise en otage par une minorité de capitalistes mondiaux et nationaux.
On ne doit pas continuer à se satisfaire de petites solutions éphémères et inefficaces pour s’attaquer à un problème de système ou globalisant.» a-t-il écrit.
Et de poursuivre «
Les rwandais qui viennent en mission en RDC, que nous traitons d’espions ou de traîtres, sont en guerre et savent qu’ils courent le risque de mourrir. Ce n’est pas la peine de mort qui les arrêtera. Pour eux, ils mourront au front avec honneur. Par contre, ils se préparent à laisser les exécutions se faire pour les retourner contre nous dans les concerts des nations où leur voix portent plus haut. Si notre dénonciation de génocide ne porte pas et passe sous silence, la peine capitale sera transformée en refrain d’un génocide tutsi en RDC et d’une violation massive des droits humains, après que le Chef de l’Etat ait lui même reconnu une justice malade. Avant d’exécuter la peine de mort, il y a un recours obligatoire en grâce du ministère public.
On exécute pas la peine tant que la réponse du Chef de l’Etat n’est pas donnée pour accorder ou refuser la grâce. On l’accusera d’être responsable de la mort des personnes condamnées par une justice malade et qui n’ont pas bénéficié de la grâce présidentielle. Cela a déjà commencé rien que par le lever du moratoire. Nous exposons inutilement le Président Félix Tshisekedi, alors que d’autres moyens existent pour traquer les traîtres, les espions et les voleurs en cette période de guerre.
Les autres traîtres et voleurs congolais sont ceux qui tiennent la justice par leur argent et influence politique, ethnique, coterique et autr, qui utiliseront la peine de mort pour leurs intérêts personnels, étant donné que le niveau de la considération et du respect de l’intérêt général est dans l’échelle de – 100 (moins cent) à 1 chez nombreux politiciens et dans la gouvernance judiciaire, en RDC.
On ne peut crier à une justice malade et à une administration publique décousue ou en dysfonctionnement très avancé et penser que leurs maladies ne vont pas influer sur leur capacité à dire le droit et à exécuter la peine de mort.
Relevons le niveau de notre combat et quittons les sentiers battus sur lesquels l’ennemi nous attend en comptant sur notre forte propension à la prévisibilité.
C’est un cercle vicieux d’où nous ne pouvons sortir que par une remise en question globale et totale et non par des petits pas de correction qui sont vites englouties par les grands pas du vice.»
Hormis, ce docteur en droit, la peine de mort est également rejetée par d’autres politiques dont Martin Fayulu, Denis Mukwegue ect..
Pierre Kabakila