Invasion rwandaise : plus de 8500 morts et une situation sanitaire très préoccupante à l’Est du pays ( Roger Kamba)
La situation humanitaire et sécuritaire continue de se dégrader dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Lors d’un briefing tenu ce jeudi 27 février, le ministre de la Santé a révélé un bilan provisoire des violences attribuées à la rébellion du M23, qui sévit particulièrement au Nord-Kivu. Selon les chiffres des zones de santé locales, plus de 8 500 personnes ont été tuées et 5 587 autres blessées. Ce bilan, qualifié de « sous-estimé » par les autorités sanitaires, ne reflète pas encore toute l’ampleur du drame en cours.
Au Sud-Kivu, la situation demeure également préoccupante, notamment avec 179 blessés recensés lors des récents affrontements. Outre les violences, la province fait face à une recrudescence des maladies, mettant en péril une population déjà fragilisée par les déplacements forcés et le manque d’accès aux soins. Les conditions sanitaires précaires favorisent notamment la propagation du choléra, avec 200 cas signalés, ainsi qu’une augmentation alarmante des infections à Mpox (variole du singe).
L’effondrement du système de santé dans ces provinces est aggravé par la destruction de plusieurs structures médicales, obligeant de nombreux malades et blessés à fuir vers des zones encore accessibles. Les ONG humanitaires et les autorités sanitaires peinent à répondre à l’urgence, faute de moyens suffisants et en raison de l’insécurité qui entrave l’acheminement de l’aide. Plusieurs centres de soins sont débordés, rendant difficile la prise en charge des victimes des affrontements et des épidémies en cours.
Face à cette crise multidimensionnelle, la communauté internationale est appelée à intensifier ses efforts pour soutenir les populations affectées. Le gouvernement congolais, quant à lui, se retrouve sous pression pour trouver des solutions rapides afin de freiner l’escalade de la violence et améliorer la situation sanitaire. Pendant ce temps, les habitants de l’Est du pays continuent de payer un lourd tribut dans cette guerre qui semble loin de connaître une issue favorable.
Cedrick Katay Kalombo