Bunia : 40 détenus libérés de prison centrale Grâce à la grâce présidentielle
Quarante détenus éligibles à la grâce présidentielle ont été libérés de la prison centrale de Bunia lors d’une cérémonie officielle présidée par l’auditeur militaire supérieur, le colonel Joseph Makelele.
Selon le lieutenant-colonel Camille Zonzi, directeur de la prison, ces libérations concernent 29 prisonniers issus des juridictions militaires et 15 autres des juridictions civiles, dont trois femmes.
Critères d’éligibilité à la grâce présidentielle
Les détenus libérés ont été sélectionnés sur base de deux critères principaux :
1. Avoir été condamnés de manière définitive.
2. Avoir purgé une peine pour des infractions considérées comme mineures, telles que l’abus de confiance, le vol simple ou qualifié. Pour les militaires, les infractions prises en compte incluent la violation de consigne, la désertion et l’outrage à un supérieur.
En revanche, les prisonniers condamnés pour meurtre, assassinat, détournement de deniers publics, participation à un mouvement insurrectionnel ou outrage à l’emblème national ont été exclus de cette mesure de clémence.
Une surpopulation carcérale préoccupante
Malgré cette libération, la prison centrale de Bunia, construite en 1948 pour accueillir 500 détenus, reste largement surpeuplée. L’établissement compte actuellement 2 176 détenus, dont 370 condamnés et 1 804 en détention préventive, d’après les chiffres officiels.
Cette situation soulève des préoccupations quant aux conditions de détention et à la lenteur des procédures judiciaires, qui maintiennent un grand nombre de prévenus en attente de jugement.
Cette mesure de grâce présidentielle s’inscrit dans une démarche visant à désengorger les prisons et à favoriser la réinsertion sociale des détenus condamnés pour des infractions mineures. Cependant, elle ne résout pas le problème structurel de la surpopulation carcérale en RDC, qui demeure un défi majeur pour les autorités judiciaires et pénitentiaires.
Francis Luende