Lubumbashi:la mort de Takwara relance le débat sur la justice justice populaire et l’insécurité urbaine
La ville de Lubumbashi est une nouvelle fois secouée par un acte de justice populaire. Ce lundi 24 février, dans la commune de Katuba, le dénommé Takwara, chef présumé d’un groupe criminel, a été brûlé vif par des habitants en colère. Cette exécution sommaire fait suite à son implication présumée dans le meurtre brutal de Patriq Adonis Numbi Banze en janvier dernier.
Le 7 janvier 2025, Patriq Adonis Numbi Banze avait été attaqué à coups de machette aux abords de Matshipisha alors qu’il rentrait du travail. Sa mort avait profondément choqué la communauté locale, déclenchant une série de manifestations exigeant justice. Les autorités avaient rapidement arrêté dix suspects : sept hommes et trois femmes. Les hommes avaient été condamnés à la peine capitale, tandis que les femmes avaient écopé de deux ans de prison. Cependant, Takwara, considéré comme le principal instigateur, était resté introuvable jusqu’à son lynchage ce matin.
La 2e vice-présidente de l’Union Nationale de la Presse du Congo (UNPC), Marianne Mujing Yav, avait précédemment exprimé une satisfaction mitigée quant aux verdicts, soulignant que le principal coupable était toujours en fuite. La mort de Takwara, bien que répondant au désir de justice de certains, soulève des questions sur l’efficacité du système judiciaire et la montée inquiétante de la justice populaire.
Cet incident met en lumière le climat d’insécurité persistant à Lubumbashi et la défiance croissante de la population envers les forces de l’ordre. La recrudescence des actes de justice populaire témoigne d’un sentiment d’abandon et d’impuissance face à une criminalité galopante. Les autorités sont désormais confrontées à un double défi : rétablir la confiance du public en assurant une protection efficace et dissuader les citoyens de se faire justice eux-mêmes.
La disparition de Takwara ne ramènera pas Patriq Adonis Numbi Banze, mais elle souligne l’urgence pour les autorités de Lubumbashi de renforcer la sécurité et de restaurer la foi des citoyens en un système judiciaire capable de rendre une justice équitable et rapide.
Cedrick Katay Kalombo