Joseph Kabila brise le silence et critique la gouvernance de Félix Tshisekedi
L’ancien président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, est sorti de son silence pour s’exprimer sur la crise sécuritaire qui secoue l’Est du pays. Dans une déclaration sans détour, il a estimé que la solution militaire seule ne suffira pas à ramener la paix et a sévèrement critiqué la gestion du pouvoir par son successeur, Félix Tshisekedi.
Une mise en garde à la SADC
Joseph Kabila a interpellé la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), dont la RDC est membre et qui a récemment déployé des troupes dans l’Est du pays. Selon lui, la SADC devrait tirer les leçons de l’histoire de ses États membres pour éviter les erreurs du passé.
« Les griefs du peuple congolais contre son gouvernement doivent être pris en compte », a-t-il déclaré, suggérant que la crise actuelle ne se limite pas à l’agression extérieure du Rwanda, mais trouve aussi ses racines dans des problèmes de gouvernance interne.
Un réquisitoire contre le régime Tshisekedi
L’ancien chef de l’État a dressé un tableau sombre de la situation politique en RDC, dénonçant un climat de répression généralisée. Il accuse le pouvoir en place d’avoir « muselé toute forme d’opposition politique » et de recourir à des méthodes coercitives contre les voix dissidentes.
« L’intimidation, les arrestations arbitraires, les exécutions sommaires et extrajudiciaires, ainsi que l’exil forcé de politiciens, journalistes et leaders d’opinion, y compris des responsables religieux, font partie des principales caractéristiques de la gouvernance actuelle », a-t-il affirmé.
Des accusations lourdes qui interviennent alors que plusieurs opposants politiques et activistes dénoncent une répression accrue depuis la réélection de Félix Tshisekedi en décembre 2023.
Une crise aux multiples dimensions
Pour Joseph Kabila, toute tentative de résolution du conflit qui ne prendrait pas en compte « les causes profondes de la crise, à commencer par la gouvernance actuelle de la RDC », ne saurait aboutir à une paix durable. Cette prise de position marque un tournant dans son attitude jusque-là discrète depuis son départ du pouvoir en 2019.
Si ses déclarations pourraient trouver un écho auprès d’une partie de la classe politique et de la population, elles ne manqueront pas non plus de susciter des réactions au sein du camp présidentiel. Reste à savoir si cette sortie publique de l’ancien président annonce un retour plus actif sur la scène politique congolaise.
La rédaction