Goma: justice populaire en action face à l’inaction des autorités

Goma, une ville plongée dans l’instabilité, où les violences quotidiennes sont devenues une tragédie pour les habitants.

Goma, le 7 février 2025 – La ville de Goma, située dans l’est de la République Démocratique du Congo, continue de vivre sous le poids de l’insécurité généralisée. Les affrontements entre groupes armés et les attaques récurrentes contre les civils laissent les habitants dans une peur constante. Ce matin, un épisode inquiétant a encore secoué la ville : quatre individus armés, soupçonnés d’être responsables de plusieurs violences dans la région, ont été capturés puis lynchés par la population locale.

Justice populaire : un acte désespéré de la population

La scène, bien que choquante, illustre l’exaspération grandissante des habitants de Goma face à l’impuissance apparente des autorités à rétablir la sécurité. Les quatre hommes, identifiés comme des agresseurs, ont été interceptés par des civils en colère alors qu’ils tentaient de commettre un nouvel acte de violence. Le lynchage, bien que dénoncé par certains comme une violation des droits humains, témoigne d’un ras-le-bol total de la population, qui se sent abandonnée par l’État et ses forces de sécurité.

Cette réponse populaire, bien que marquée par la violence, est le reflet d’une situation où la confiance envers les autorités locales et les forces armées est en déclin. Les Gêmois, épuisés par des mois de violences incessantes, semblent se tourner vers la justice directe face à l’inaction des institutions.

La montée des violences à Goma : un climat de terreur

Depuis plusieurs mois, Goma est régulièrement secouée par des incursions armées, des enlèvements et des pillages. Les groupes armés, souvent non identifiés, imposent leur loi, semant la terreur et perturbant la vie quotidienne des citoyens. Ces violences ont provoqué un déplacement massif des populations, notamment vers les zones plus sûres à l’extérieur de la ville, mais sans garantie d’un avenir meilleur.

Les autorités congolaises, bien qu’elles aient lancé plusieurs opérations militaires, semblent avoir du mal à contenir la montée des violences. Les forces de sécurité, sous-équipées et démoralisées, ne semblent pas en mesure de répondre efficacement à l’ampleur du phénomène.

Le ras-le-bol de la population : une situation intenable

Les habitants de Goma, qui vivent sous le joug des groupes armés et des exactions quotidiennes, sont de plus en plus nombreux à exprimer leur frustration. La violence semble être devenue la norme, et le sentiment d’abandon par les autorités est palpable. À défaut de voir les forces de l’ordre assurer leur protection, certains Gêmois prennent désormais les choses en main.

Cette « justice populaire » fait également écho à un manque de moyens pour les autorités judiciaires et de sécurité, qui peinent à juger ou à capturer les auteurs des crimes. La situation sécuritaire dans la ville reste une priorité absolue, et l’appel à une intervention urgente des autorités nationales et internationales se fait de plus en plus pressant.

Un appel à l’action : restaurer la sécurité et la confiance

Face à ce climat de terreur et à l’urgence de la situation, les habitants de Goma réclament des actions concrètes et immédiates pour rétablir l’ordre et garantir la sécurité. La population appelle à une plus grande présence militaire et à un renforcement de la coopération avec les autorités locales pour éviter que la violence ne prenne des proportions encore plus dramatiques.

Le rôle de l’État dans la lutte contre l’insécurité à Goma est plus que jamais crucial. Les actions ponctuelles de justice populaire, bien que compréhensibles, ne peuvent constituer une solution durable. Seul un renforcement des mesures de sécurité et une restauration de la confiance dans les institutions permettront de sortir de cette spirale de violence.

La situation à Goma est aujourd’hui à un tournant. Entre la montée des violences, la justice populaire et l’inefficacité des autorités à sécuriser la ville, les Gêmois sont confrontés à un dilemme : vivre sous la peur constante ou prendre des mesures extrêmes pour assurer leur survie. Le temps est venu pour les autorités de prendre des mesures fortes, de rétablir l’ordre et de restaurer la paix, avant que la situation ne dégénère davantage.

La rédaction

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