Opération « Ndobo »: « des inspecteurs généraux de la police ont été mobilisés pour surveiller le comportement des policiers et s’assurer que l’opération se déroule dans le respect des droits humains » (Jacquemin Shabani)
Depuis le lancement de l’opération « Ndobo » le 6 décembre 2024, la lutte contre le banditisme urbain à Kinshasa semble avoir franchi un tournant important. En un mois, l’opération a permis l’interpellation de 2577 jeunes délinquants, principalement des membres des groupes criminels connus sous le nom de « kulunas ». Le vice-premier ministre congolais de l’Intérieur et de la Sécurité, Jacquemin Shabani, a fait le point sur les progrès de cette initiative dans une interview diffusée sur la BBC.
Lancée dans le but de rétablir la sécurité dans la capitale congolaise, l’opération Ndobo a vu le déploiement des forces de police dans des actions ciblées à travers la ville. Selon Jacquemin Shabani, six grandes interventions ont été réalisées, permettant d’interpeller un total de 2577 individus. Parmi ces arrestations, 276 ont été déférées devant leurs juges naturels et condamnées par les juridictions civiles et militaires. Un total de 127 personnes a été transféré vers des prisons de haute sécurité, et 149 autres se trouvent actuellement à la prison centrale de Makala. En revanche, 2301 personnes sont encore en détention préventive, et quelques-uns ont été relâchés après avoir été jugés innocents.
Un mois après le lancement de l’opération
Cette opération a pour but principal de mettre fin aux actes criminels qui perturbent la vie quotidienne des Kinois, notamment les attaques violentes des kulunas, des jeunes souvent issus des quartiers populaires, et certains anciens militaires déserteurs qui se sont unis à ces bandes de délinquants. Les autorités locales, sous la supervision du commissaire provincial de la police de Kinshasa, ont mis en place des contrôles stricts pour garantir le bon déroulement des interventions sur le terrain. Des inspecteurs généraux de la police ont été mobilisés pour surveiller le comportement des policiers et s’assurer que l’opération se déroule dans le respect des droits humains.
Le vice-premier ministre a précisé qu’en dépit des succès, il n’est pas en mesure de confirmer des exécutions des malfrats, soulignant que l’opération se déroule dans le cadre légal. « Après les arrestations, les suspects sont remis à la justice, qui est chargée de leur jugement », a-t-il déclaré, rappelant que la RDC dispose d’un système judiciaire en place pour traiter chaque cas conformément à la loi.
Une extension à d’autres provinces envisagée
L’opération Ndobo pourrait dépasser les frontières de Kinshasa, selon Jacquemin Shabani, qui a évoqué la possibilité d’étendre cette lutte contre le banditisme à d’autres villes du pays. « Nous avons informé plusieurs gouverneurs de province qu’en cas de besoin, des policiers spécialisés de l’opération Ndobo pourront être envoyés pour renforcer la lutte contre la criminalité dans leurs régions », a-t-il ajouté.
Les autorités congolaises espèrent ainsi, à travers cette opération, rétablir un climat de sécurité et permettre aux citoyens de vivre dans la paix et la sérénité. Toutefois, l’opération a également suscité des interrogations, notamment sur la gestion des droits de l’homme et les conditions de détention des suspects. Les prochains mois seront cruciaux pour évaluer l’efficacité et la durabilité de l’initiative Ndobo.
Dans l’ensemble, l’opération a mis en lumière les efforts des autorités pour endiguer la violence urbaine, mais il reste à voir si cette dynamique pourra être maintenue dans la durée pour garantir la sécurité et la justice pour tous les Congolais.
Rédaction Times.cd