Crise sécuritaire dans l’Est de la RDC : Une crise bancaire à Goma et Bukavu
Une crise financière sans précédent frappe les villes de Goma et Bukavu, où le manque de liquidités et la fermeture des banques paralysent l’économie locale. Face à cette situation, de nombreux habitants n’ont d’autre choix que de traverser la frontière vers Gisenyi, au Rwanda, pour effectuer des retraits en francs rwandais.
Des banques à l’arrêt, une population asphyxiée
Depuis plusieurs jours, les agences bancaires de Goma et Bukavu ont fermé leurs portes, empêchant les clients d’accéder à leurs fonds. Cette situation touche particulièrement les fonctionnaires dont les salaires restent bloqués dans les banques inaccessibles. « Je ne peux ni payer mon loyer ni subvenir aux besoins de ma famille. Nous sommes abandonnés à nous-mêmes », témoigne Jean, enseignant à Goma.
Le manque de liquidités affecte également les commerçants et les petites entreprises, qui peinent à honorer leurs transactions. L’économie locale, déjà fragilisée par l’insécurité et les conflits, subit un nouveau choc.
Gisenyi, l’ultime recours
Privés de solutions sur place, de nombreux Congolais traversent chaque jour la frontière vers Gisenyi pour effectuer des retraits à la Bank of Africa Rwanda. Des files interminables se forment devant les guichets automatiques, où l’attente peut durer plusieurs heures. « Nous retirons en francs rwandais, puis nous devons encore échanger cet argent contre des francs congolais à un taux désavantageux », explique une commerçante de Bukavu.
Cette ruée vers le Rwanda met en lumière la dépendance croissante des populations frontalières aux infrastructures bancaires du pays voisin. Une dépendance qui pourrait fragiliser encore davantage l’économie locale en favorisant une fuite des capitaux.
Un appel à des mesures urgentes
Face à cette crise, la société civile et plusieurs acteurs économiques appellent les autorités congolaises à réagir rapidement pour rétablir l’accès aux liquidités. « Le gouvernement doit assurer la reprise des services bancaires et trouver des solutions pour éviter un effondrement économique », plaide un responsable d’association à Goma.
En attendant une réponse des autorités, les habitants de Goma et Bukavu continuent de jongler avec des solutions de fortune, dans l’espoir de voir bientôt la situation se normaliser.
La rédaction