RDC-Afrique du SUD: un corridor industriel pour dynamiser le commerce et booster l’industrialisation

La République démocratique du Congo (RDC) et l’Afrique du Sud renforcent leur coopération économique à travers un ambitieux projet de corridor industriel. Initié dans le cadre du Conseil africain du commerce et de l’investissement (ATIC), ce projet vise à créer une infrastructure de transport stratégique reliant la RDC à l’Afrique australe, avec un objectif clair : augmenter le commerce bilatéral de 1,3 milliard à 3 milliards USD par an.

Une initiative clé pour l’industrialisation de la RDC

Ce corridor, long de 3 100 km, partira de Kipushi, à la frontière sud de la RDC, pour rejoindre la région côtière occidentale, culminant au port de Malela. Il s’agit d’un projet structurant, pensé pour réduire de 30 % les coûts de transport des exportations minières congolaises et accélérer leur acheminement vers les marchés internationaux.

En parallèle, des zones économiques spéciales (ZES) seront mises en place afin d’attirer les investisseurs étrangers et dynamiser la transformation locale des matières premières. Selon l’ATIC, ces ZES pourraient accroître de 40 % les exportations de la RDC d’ici 2030 et générer 5 milliards USD d’investissements directs étrangers au cours des dix prochaines années.

Un partenariat stratégique pour la transformation locale des ressources

L’Afrique du Sud, acteur majeur de ce projet, voit dans cette initiative une opportunité d’accéder directement aux immenses ressources minières congolaises, notamment le cobalt et le cuivre, indispensables aux énergies renouvelables et à la fabrication de batteries de véhicules électriques.

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa, lors d’une visite en RDC en 2023, avait insisté sur la nécessité pour les deux pays de renforcer leur coopération industrielle afin de transformer les matières premières africaines sur le continent. Il avait notamment encouragé les entreprises congolaises à créer des filiales en Afrique du Sud pour tirer parti de son environnement économique structuré et de son savoir-faire industriel.

Un levier pour l’essor du secteur privé congolais

Au-delà des infrastructures, ce projet représente une aubaine pour le secteur privé congolais, invité à s’impliquer davantage dans les échanges commerciaux et les opportunités d’investissement en Afrique du Sud.

Mandisa Booi, PDG de l’ATIC, a souligné que le projet de corridor industriel sera une « initiative phare » qui élargira la présence économique de l’Afrique du Sud en RDC, tout en créant des opportunités d’affaires pour les entreprises des deux pays. Un consortium sud-africain d’experts en construction, ingénierie et logistique est déjà mobilisé pour piloter sa mise en œuvre.

Une coopération renforcée pour un avenir économique prospère

Avec le développement de ce corridor, la RDC et l’Afrique du Sud franchissent un cap dans leur relation économique. Ce projet ne se limite pas aux infrastructures : il symbolise une volonté commune de structurer un véritable pôle industriel africain et d’accroître la compétitivité du continent sur le marché mondial.

Alors que les travaux de planification se poursuivent, les acteurs économiques congolais et sud-africains se réunissent du 10 au 14 mars à Pretoria pour finaliser les axes stratégiques et les modalités de mise en œuvre de cette ambitieuse coopération.

La rédaction

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