L’ECC presse le gouvernement d’en finir avec la présence des groupes armés étrangers
L’Église du Christ au Congo (ECC) hausse le ton face à l’insécurité persistante dans l’Est de la République démocratique du Congo. À l’issue de sa 63ᵉ session ordinaire, tenue du 5 au 8 mars à Kinshasa, la principale organisation protestante du pays a appelé les autorités congolaises à éradiquer définitivement la présence des groupes armés étrangers, en particulier les Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) et les Forces Démocratiques Alliées (ADF).
Dans une déclaration ferme, les responsables de l’ECC ont dénoncé les atrocités perpétrées par ces groupes, responsables de massacres, de déplacements massifs de populations et d’exactions à grande échelle. Pour eux, la souveraineté du pays et la sécurité des Congolais doivent être rétablies par des actions concrètes et décisives du gouvernement.
Un soutien à la diplomatie congolaise, mais des attentes élevées
Si l’ÉCC reconnaît les efforts du Président Félix Tshisekedi sur la scène internationale pour mobiliser un soutien en faveur de la RDC, elle insiste sur la nécessité de mesures plus fortes. L’Église protestante salue les démarches diplomatiques entreprises, notamment dans le cadre des processus de Luanda et de Nairobi, mais estime que celles-ci doivent se traduire rapidement par des avancées tangibles sur le terrain.
Elle demande également la libération de tous les détenus civils et militaires encore en prison, en prolongement des mesures de décrispation politique déjà initiées.
Un appel à la communauté internationale et au respect du cessez-le-feu
Dans sa déclaration, l’ECC condamne la présence des forces étrangères en RDC, notamment les troupes rwandaises, et exhorte le mouvement M23 ainsi que l’Alliance des Forces de la Communauté (AFC) à respecter le cessez-le-feu conformément à la Résolution 2773 de l’ONU. Elle en appelle à la communauté internationale pour garantir un retrait immédiat de toutes les forces non invitées sur le territoire congolais.
Une urgence humanitaire qui inquiète
L’Église protestante met également en garde contre la dégradation de la situation humanitaire dans plusieurs provinces, notamment au Nord-Kivu, au Sud-Kivu, en Ituri et dans le Mai-Ndombe. Face à cette crise, elle réclame l’ouverture immédiate de couloirs humanitaires et appelle à un élan de solidarité nationale et internationale pour venir en aide aux populations affectées.
Un plaidoyer pour la paix et la cohésion nationale
Au-delà des enjeux sécuritaires et humanitaires, l’ECC insiste sur l’importance du dialogue et de la réconciliation pour construire une paix durable. Elle réaffirme son engagement dans l’initiative du Pacte social pour la Paix et le Vivre-ensemble en RDC et dans la Région des Grands Lacs, menée en collaboration avec la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO).
Le Révérend Dr André Gédéon Bokundoa et Mgr Gabriel Unda ont conclu leur message en exhortant les Congolais à cultiver l’amour de la patrie et à soutenir les efforts de paix engagés par l’Église.
« Puisse l’Éternel exercer sa miséricorde sur notre Nation et restaurer le peuple congolais dans cette dure épreuve », ont-ils déclaré, plaçant leur espoir en une résolution pacifique et durable du conflit qui secoue l’Est du pays.
La rédaction