sanctions contre le Rwanda : vers une pression accrue de l’Europe ?
Une délégation du Parlement européen a rencontré, ce samedi 8 mars, le premier vice-président de l’Assemblée nationale, le professeur Isaac Jean-Claude Tshilumbay. Au cœur des discussions : la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC et la nécessité d’imposer des sanctions plus fermes contre le régime de Kigali.
Un plaidoyer pour une réaction plus ferme de l’UE
Lors de cette rencontre, les députés européens, notamment les parlementaires français, ont exprimé leur volonté d’intensifier la pression sur le Rwanda. Thierry Mariani, député européen, a dénoncé l’inaction prolongée de l’Union européenne face à l’agression rwandaise, comparant la situation de la RDC à celle de l’Ukraine :
> « L’Union européenne a rapidement sanctionné la Russie après l’invasion de l’Ukraine. Mais pour la RDC, cela fait des mois que nous demandons des sanctions sans succès. L’Europe ne peut pas continuer à être complice en achetant des minerais volés », a-t-il déclaré.
Le député français a notamment évoqué l’accord controversé signé le 13 février 2024 sur les minerais rares, qu’il accuse d’alimenter le conflit en permettant aux acteurs européens d’acquérir des ressources pillées en RDC.
Un appel à l’exécution des résolutions internationales
De son côté, le professeur Isaac Tshilumbay a salué la prise de conscience croissante au sein des instances européennes et a exhorté ces dernières à traduire leurs engagements en actions concrètes.
> « Nous comptons sur leur vigilance pour que la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU soit appliquée et que celles du Parlement européen soient respectées. L’Europe doit suivre l’exemple du Canada et des États-Unis en sanctionnant fermement l’agresseur », a-t-il affirmé.
Une pression internationale qui s’intensifie
Alors que les États-Unis et le Canada ont déjà pris des mesures contre Kigali, l’attente se fait pressante pour une réaction plus décisive de l’Union européenne. Cette visite des parlementaires européens à Kinshasa pourrait-elle marquer un tournant dans la position de l’Europe vis-à-vis du conflit en RDC ?
Le gouvernement congolais et la société civile continuent, en tout cas, d’exhorter les partenaires internationaux à sortir de l’ambiguïté et à prendre des mesures fortes pour mettre fin au cycle de violences qui endeuille l’Est du pays depuis des décennies.
La rédaction